WOLS, Alfred Otto Wolfgang Schulze, dit (1913-1951)

Lot 228
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WOLS, Alfred Otto Wolfgang Schulze, dit (1913-1951)
Peintre et photographe allemand, ami de Sartre, Paulhan, et des surréalistes dont Mirò, Ernst, Calder, Tzara, etc. Lettre autographe signée, 2 pages pleines in-4. Sans date, mais vraisemblablement au début de la Seconde Guerre mondiale. Superbe lettre d'amour d'un artiste tourmenté. « Ma Reine, au fond ce serait juste, si je vous écrivais une lettre longue de 99 pages. Je ne pense qu'entièrement à vous depuis plus d'un mois. Mais j'espère pouvoir vous parler... Si les événements me forcent pas de partir. Il m'est très difficile de m'expliquer dans cette morne tristesse. Vous avez complètement bouleversé tout pour moi. Ne dites pas que j'exagère comme un fou amoureux ; il s'agit de quelque chose de beaucoup plus fort, qui va jusqu'au bout du monde. Si j'avais juste eu l' intention de profiter d'un gentil flirt, pourquoi est-ce que n'ai pas essayé de vous parler beaucoup plus tôt ? Comprenez ! Vous me plaisiez dès le premier jour. Voilà une femme belle, qui a de la grâce et du goût, de jolis pieds et pas cet horrible rire des autres. C'est très rare et je me suis permis de vous adorer de loin... Pour le reste j' étais mort... Je suis absolument et nettement seul, la santé ne va pas, au fond je n'ai pas le droit de vivre, mais j' étais devenu abstrait et froid seulement plongé dans mes problèmes et recherches presque intouchables et sans merci et ces quelques travaux qui sortent de là vont encore contre le monde actuel. Je me suis habitué à cette lutte. Mais... depuis vous... êtes devenue la personne... la plus magnifique pour moi. Tout a changé. Mon travail chôme, mes cicatrices son reouvertes, et depuis [que] vous me parlez plus, je souffre plus que je peux. Vous êtes devenue le centre de gravité de mon monde... Je vous vois gaie et heureuse... une danseuse ou une fleur ou tout ce qu' il y a de joli sur terre... laissez nous parler ensemble... soyez franche avec moi et chassez cette horrible nervosité de moi. Je pleure après un minuscule sourire. Laissez-moi pleurer
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