SAND Maurice (1823-1889)

Lettre autographe signée «Maurice», Fayal (îles Açores) 12 juillet 1861, à sa «chère mignonne» [sa mère George Sand]; 3 pages in-8 (sous verre). Belle lettre des Açores pendant son voyage vers l'Amérique sur le yacht du Prince Napoléon. Ils ont un temps superbe aux Açores, «îles volcaniques, un tas de volcans qui ne fument pas en ce moment-ci mais qui ont eu cependant des éruptions le siècle dernier. J'ai vu hier des sources d'eau bouillante, des terrasses crevassées partout, d'où sortent des tourbillons de fumée puante, des couches de soufre partout. La végétation est splendide sur les terrasses de pouzzolane mais comme le pays ne produisait que peu de plantes par lui-même, l'homme y a apporté des arbres de tous les pays. On se promène dans des forêts de pins au milieu desquelles on trouve des peupliers, des châtaigniers, des arocarias et des arbres d'Australie qui ont des feuilles semblables à des oreilles de lapin. [...] Pas un seul serpent dans les îles. Les grenouilles sont un objet de curiosité et on les parque dans des petites pièces d'eau avec des poissons rouges»... Demain ils partiront pour Terre-Neuve, et ensuite New-York et Washington. «Tout cela est à l'état de projet, car le Prince ne dit pas trop au juste ce qu'il fera»... Il prie sa mère d'intervenir auprès de Frédéric Villot pour lui «donner un coup d'épaule soit pour me faire acheter mes aquarelles, soit pour me faire avoir une médaille»...