Paire de chenets aux cassolettes fumantes... - Lot 220 - Pierre Bergé & Associés

Paire de chenets aux cassolettes fumantes à décor d'un drapé à franges et feuillages en relief; reposant sur des pieds à pattes de lion; les cassolettes à décor ajouré laissant échapper des flammes et de la fumée. Marque à l'encre en rouge: 1358 R. Sans leurs fers. Probablement réalisée d'après un dessin de François-Joseph Bélanger. Epoque Louis XVI. H_40 cm L_38 cm Cette paire de chenets d'un dessin extrêmement original dont le style n'est pas sans évoquer François-Joseph Bélanger (1744-1818), dessinateur des Menus-Plaisirs et architecte du comte d'Artois présente les thèmes et motifs récurrents que l'on retrouvera également chez son beau-frère Jean Demosthène Dugourc, la cassolette fumante et le jeu de passementerie dans un style général assez reconnaissable. Un dessin conservé aujourd'hui au Victoria and Albert Museum (Londres) et représentant un projet pour le salon de la duchesse de Mazarin dans son hôtel du quai Malaquais, montre une paire de chenets très comparable, d'un modèle différent mais ornés d'une draperie à franges et de pieds en griffe; on sait également que Darnault livra en 1769 pour le salon de compagnie: «un superbe feu à cassolette percé à jour». L'iconographie très inventive de la cassolette enflammée s'illustre particulièrement à la fin des années 1770 et au début des années 1780, celui de cassolette fumante, plus rare, évoque la fumée parfumée susceptible de s'échapper du chenet formant également brûle-parfum (par le percement du vase). On la retrouve sur un dessin de Bélanger du Cabinet des estampes (H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, n°4-11-15, p.277) ainsi que dans le décor du cabinet intérieur de Marie-Antoinette à Versailles. Les objets réalisés sont beaucoup plus rares; citons à cet égard les célèbres chenets pour la princesse de Lamballe (Collection Gulbenkian, Lisbonne) pour lesquels le bronzier François Rémond eut recours au traitement identique de la fumée.