ARMAN (1928-2005)

Multitude Twins, 1989 Boîte en plexiglas formant table basse comprenant 92 Ibeji. H_54 cm L_102 cm P_102 cm Provenance: Galerie Moustala Diop, Dakar Expositions: - Galeries des Fleurs, Saint Paul de Vence, reproduit au catalogue d'exposition «Africamania», 2002. - Galerie Guy Pieters, Knokke le Zoute, Belgique. Réalisé par Arman pour la Fondation de Moustala DIOP. - Reproduit au catalogue «Itinéraire d'un mécène» collection Moustala Diop. Dans les années 50, le sculpteur Arman découvre l'art primitif dans une exposition à Cannes. Quelques jours après, il chine aux puces du cours Saleya, à Nice, son premier objet africain: un masque dan de Côte d'Ivoire. C'est le début d'une spectaculaire collection, fruit de rencontres et de coups de coeur. A travers les deux oeuvres présentées, Arman dévoile son goût certain d'amateur éclairé et sa quête de sculpteur toujours plus impliqué dans la recherche de l'art. Collectionneur de longue date, Arman ressent une profonde affinité avec l'art tribal mais, comme beaucoup d'artistes, ne lui fait pas d'emprunts directs. Cependant, sa collection n'a rien de fortuit, ni sa décision d'utiliser les objets africains. Le choix d'un artiste n'est jamais innocent, jamais anecdotique, et son regard nous permet d'approfondir notre niveau de lecture quant à sa création propre. Si l'on a pu démontrer l'importance de l' «objet» dans le Nouveau Réalisme européen, comme dans le Pop'art américain, il faut bien voir que, pour ces deux mouvements, l'objet était un prétexte, non une fin en soi. Arman ne s'intéresse pas à l'objet pour lui-même, mais au rapport à l'objet si singulièrement modifié dans la réalité contemporaine. Le travail d'Arman sur le phénomène de l'art africain, transformé, accumulé, reflète la primauté accordée dans la vie moderne à la notion abstraite de quantité, devenue une réalité plus tangible que l'objet unique: il se fait l'écho du fameux «toujours plus» De collection Jean-Paul Ledeur