VERLAINE (Paul)

Le Drapeau blanc. Sans lieu, juillet 1881. Manuscrit autographe orné d'un dessin original, 1 p. in-8. Précieux manuscrit autographe de premier jet orné d'un dessin original. Après le rouge, le blanc est arboré en vue de répudier un républicanisme d'ancienne date. Le poète qui avait applaudi la proclamation de la Commune trembla à l'idée d'être condamné pour collaboration avec les communards. Il ne cessa pourtant de les fréquenter à Londres avec Rimbaud. Puis vint la conversion qui devait le conduire à Sagesse. Ces quatrains patriotiques ont paru en 1888 dans le recueil Amour sous le titre définitif de Drapeau vrai. Titré sans équivoque, le drapeau blanc étant le symbole de la monarchie, le poème a été dédié lors de sa parution à Raymond de La Tailhède. Poète originaire de Moissac, La Tailhède (1867-1938) se lia d'amitié avec Jules Tellier lorsqu'il vint se fixer à Paris à l'âge de vingt ans. Il fut aussi un proche de Charles Maurras et de l'Action française. "Ce poète qui a si peu publié (...) était peu connu du grand public, mais son nom était depuis longtemps consacré parmi les lettrés" (Rémy de Gourmont). Verlaine composa un poème en son honneur: Un jour que la nature avait fait de bons rêves/ Elle vit s' éveiller Raymond de La Tailhède... Poème sur le devoir du soldat: (...) Le Devoir saint, la fière et douce obéissance, Rappel de la famille en dépit de la France Actuelle, au mépris de cette France-là. Famille, foyer, France antique et l'immortelle, Le Devoir, seul devoir, le soldat qu'appela D'avance cette France, - or l'espérance est telle. Verlaine a croqué en marge le portrait d'un marchand ambulant de journaux vêtu d'un pantalon à carreaux et coiffé d'une casquette. Il brandit différentes feuilles, Voltaire, le XIXe siècle, la République française, tenant dans l'autre main le Temps et les Débats, et s'écrie: "Achetez les dergnières [sic] nouvelles!!" En tête, cette légende: Là c'est le marchand des vrais mauvais journaux. Cachet de la collection Victor Sans