BARRES (Maurice)

Le Roman de l'énergie nationale. Les Déracinés. Paris, Eugène Fasquelle, 1897. In-12, maroquin vert à grain long, dos à nerfs orné de caissons de filets dorés, double filet doré encadrant les plats, coupes et bordures intérieures filetées or, non rogné, tête dorée, couvertures conservées (P. Claessens fils). Édition originale: un des 25 exemplaires sur papier de Hollande (n° 7). Premier volet de la trilogie du Roman de l' énergie nationale qui témoigne de l'évolution idéologique de Maurice Barrès (1862-1923) vers le nationalisme, l'attachement aux traditions, à la famille et à la terre natale. Les trois livres sont, "qu'on le veuille ou non, un moment précieux de notre histoire littéraire, [ils] constituent les premiers exemples en France du roman politique moderne" (Aragon, la Lumière de Stendhal). D'après Pierre de Boisdeffre, les Déracinés furent "le livre qui eut le plus de succès dans les premières années du XXe siècle". Exemplaire parfait. Des bibliothèques Raoul Simonson et Charles Hayoit (cat. III, 2001, nº 343). (Dictionnaire des oeuvres politiques, 2001, pp. 71-74: notice de Raoul Girardet.) On a relié en tête deux pages de notes autographes élogieuses de François Mauriac sur les Déracinés. "Après luttes électorales montrer que seul il a écrit l' histoire politique et qu' il a pu tirer du boulangisme et de Panama du « pathétisme ». (...) Que cette réalité basse est plus belle que de l' imaginaire Balzac. (...) Fer rouge - inoubliable vision, (...) générosité de Barrès, (...) bonté dans intérêt pour les agonies. (...) Il a raison de nous livrer à l' inconscient (...). Roman aigu de l' histoire contemporaine... (...) philosophe de la tradition nationale... amateur d' âmes et de paysages... styliste merveilleux." À sa parution en 1909, Maurice Barrès fit l'éloge du premier recueil poétique de François Mauriac, les Mains jointes