Vaché (Jacques)

Portrait en uniforme. Sans lieu ni date. Photographie en noir et blanc, format carte postale (8,5 x 14 cm). Beau et rare portrait photographique représentant Jacques Vaché en soldat coiffé d'un calot. Incorporé le 15 décembre 1914, Jacques Vaché intégra un régime d'infanterie en juin 1915, puis devint agent de liaison entre les armées françaises et britanniques. Blessé en septembre 1915, il fut hospitalisé à Saint-Dizier où il se lia d'amitié avec deux jeunes internes, André Breton et Théodore Fraenkel. "J'ai rencontré entre ces murs, devait rapporter André Breton, un personnage dont le souvenir ne s'est plus jamais effacé. Il s'agit d'un homme jeune cultivé qui, en premières lignes, s'était signalé à l'inquiétude de ses supérieurs hiérarchiques par une témérité portée à son comble; debout sur le parapet en plein bombardement, il dirigeait du doigt les obus qui passaient." Il fascina les jeunes révoltés: "L'esprit d'insubordination totale minant le monde, réduisant ce qui prenait alors toute importance à une échelle dérisoire, désacralisant tout sur son chemin. (...) Son comportement et ses propos nous étaient un objet de continuelle référence. Ses lettres faisaient oracle et le propre de cet oracle était d'être inépuisable. (...) Toute l'action à entreprendre, puisqu'il en était de plus en plus question, semblait ne pouvoir s'aiguiller qu'en fonction de lui: et même, pour l'entreprendre, nous n'attendions que son retour car, comme nous et ceux de notre âge, il était encore mobilisé." Jacques Vaché devait mourir d'une overdose d'opium le 6 janvier 1919, quelques semaines avant la naissance du groupe surréaliste. Ses lettres à André Breton, publiées par ce dernier la même année sous le titre Lettres de guerre, lui assurèrent une célébrité posthume. Les portraits de Jacques Vaché sont très rares