CENDRARS (Frédéric Louis Sauser, dit Blaise)

J'ai tué. Prose par Monsieur Blaise Cendrars et 5 dessins de Monsieur Fernand Léger. Paris, à la Belle Édition, 1918. In-8 carré: broché, couverture illustrée d'une composition en couleurs de Fernand Léger, étui moderne en demi-maroquin rouge. Édition originale de l'un des récits les plus bouleversants consacrés à la Grande Guerre. Tirage limité à 353 exemplaires numérotés; un des 300 sur papier à la forme. Texte imprimé en rouge. Bien que Suisse, Blaise Cendrars s'engagea dans la Légion étrangère dès les premiers jours de la Grande Guerre: blessé en 1915, il fut amputé de la main droite. J'ai tué témoigne du désarroi du poète confronté à sa propre sauvagerie: "J'ai tué le Boche. J'étais plus vif et plus rapide que lui. Plus direct. J'ai frappé le premier. J'ai le sens de la réalité, moi, poète. J'ai agi. J'ai tué. Comme celui qui veut vivre." Premier livre illustré par Fernand Léger: 5 grandes compositions, une en couverture, et 4 horstexte, imprimées en bleu ou rouge. Émouvant et bel envoi autographe de l'auteur sur le faux titre: Vive Mme Rousseau qui a acheté le premier et l'Unique exemplaire vendu ce jour-là au Théâtre Impérial À vous, Rij, ma main amie Blaise Cendrars Égérie du cubisme proche de Fernand Léger, Jeanne Rij-Rousseau (1870-1956) fut elle-même peintre. Elle inventa le vibrisme, technique basée sur les correspondances entre musique et peinture qui devait influencer les futuristes. Guillaume Apollinaire l'appelait "la Chercheuse". Cendrars lui adressa cette dédicace le 15 novembre 1918, lors de la Première matinée de poésie moderne qui lui fut consacrée au Théâtre impérial. Le recueil était alors fraîchement sorti des presses (achevé d'imprimer le 8 novembre). Les difficultés commerciales évoquées par Cendrars semblent avoir été de courte durée. Une deuxième édition parut dès l'année suivante chez Georges Crès.- Couverture défraîchie et restaurée. Dos moderne. (Peyré, Peinture et poésie, n° 14.)