DRIEU LA ROCHELLE (Pierre)

Genève ou Moscou. Paris, Gallimard, 1928. In-12: broché, étui. Édition originale, dédiée à Emmanuel Berl. Un des 16 exemplaires hors commerce sur vélin pur fil Lafuma-Navarre. Manifeste pour une unification politique et économique de l'Europe, avec Genève comme capitale, pour résister à l'impérialisme américain. Le second rempart possible contre l'hégémonie américaine serait le communisme, représenté par Moscou. Or, le rempart communiste ne représente qu'un simulacre, "l'ombre du capitalisme", symbolisant pour Drieu le triomphe de la mort. "Il faut faire l'Europe parce qu'il faut respirer quand on ne veut pas mourir. Il faut faire l'Europe à moins qu'on ne soit bolchevik d'extrême droite ou d'extrême gauche, à moins qu'on ne veuille laisser un grand bûcher s'amonceler sur lequel flambera, avant vingt ans, toute la civilisation, tout l'espoir, tout l'honneur humain." Dans les années vingt, Drieu La Rochelle (1893-1945) était encore hésitant sur sa voie politique, fréquentant les surréalistes et l'Action française. Il n'opta pour le fascisme, comme remède au vieillissement de l'Europe, qu'en 1934. Envoi autographe signé de l'auteur: À Madame Jean [sic] Rivière Ce livre dont je parlais déjà à Jacques et auquel il m'encourageait hommage respectueux Drieu le Rochelle À l'évidence, l'envoi s'adresse à Madame Jacques Rivière, veuve de l'emblématique directeur de la N.R.F., décédé en 1925. Drieu fut un collaborateur régulier de la revue avant d'en assurer la direction sous l'Occupation. Dos bruni et brisé