BRASILLACH (Robert)

Lettres de prison adressées à Jacques Isorni. Prison de Fresnes, novembre 1944 - février 1945. 20 lettres autographes signées Robert Brasillach: in-8 et in-16, montées sur onglet, demi-maroquin marron à coins. Recueil des vingt lettres adressées depuis la prison de Fresnes par Robert Brasillach à son avocat Jacques Isorni, de novembre 1944 au jour de son exécution, le 6 février 1945. Rédacteur en chef du journal collaborationniste et antisémite Je suis partout pendant l'Occupation, Brasillach fut arrêté en septembre 1944 et poursuivi pour intelligence avec l'ennemi. Son procès, qui s'ouvrit le 19 janvier 1945 devant la cour d'assises de la Seine, ne dura que 6 heures. Il fut condamné à mort le jour même. Son avocat, Jacques Isorni (1911-1995), était déjà célèbre. Sous l'Occupation, il avait défendu des résistants de tous bords, y compris communistes, notamment devant les trop fameuses "sections spéciales" créées en 1941. À la Libération, il défendit les collaborateurs. Lorsqu'on lui demandait quel camp il avait choisi pendant la guerre, il répondait: "J'étais du côté des prisonniers. À la Libération, les prisonniers ont changé. Moi, je suis resté du côté des prisonniers." Il assura également quelques mois plus tard la défense de Maurice Bardèche, beau-frère de Brasillach, puis du maréchal Pétain. Le recueil permet de suivre au jour le jour la préparation du procès de Brasillach et la relation personnelle qui se tissa entre les deux hommes. Au long de ses courriers, Brasillach fait part de ses réflexions dans la perspective du procès et fournit des éléments pour sa défense. Il fait également parvenir à son avocat des poèmes à transmettre à des soutiens, notamment François Mauriac (lettre du 9 novembre 1944). Évoquant son procès, il ose une comparaison avec la répression judiciaire de la Terreur (11 décembre 1944): J'ai réfléchi un peu à la demande probable d'un président apitoyé et hochant la tête: "Comment un homme de talent [sic] a-t-il pu écrire des pareilles chos