Wouter Pietersz Crabeth (Gouda 1593 - 1644)

L' homme au brelan d'As Toile H_91 cm L_70 cm Fils de l'échevin de Gouda, Wouter Pietersz Crabeth est l'élève du portraitiste et peintre d'histoire maniériste Cornelis Ketel comme l'écrit l'historien de Gouda, Ignatius Walvis en 1714. Lors de son voyage à Paris en 1615, Crabeth rencontre vraisemblablement Bloemaert. Il est à Rome dans les années 1620 où, avec Cornelis van Poelenburg, il est un des fondateurs de l'assemblée des peintres hollandais à Rome. Il rentre à Gouda en 1626 et se marie deux ans plus tard. Il est, comme son professeur, peintre d'histoire et portraitiste mais aussi peintre de genre. En tant que fils du maire de Gouda, Crabeth évolue dans un milieu aisé et reçoit de nombreuses commandes du conseil de la ville et des églises. C'est du Caravage que procède son tableau, sur le plan plastique et iconographique: l'emploi narratif du clair-obscur et la forte présence du personnage présenté à mi corps sur un fond neutre. Mais Crabeth est le premier à montrer une nature morte significative sur la table, associée au chapeau à plume de l'homme avec ses yeux noirs et ses carnations de robuste personnage. Crabeth se place ainsi auprès d'autres peintres qui ont reçu l'influence immédiate du Caravage, comme Gerrit van Honthorst et Jan van Bylert. Crabeth produit plusieurs peintures présentant des joueurs de cartes, l'une est à la Gemäldegalerie de Berlin et l'autre est à Varsovie. Ici il n'a peint qu'un seul joueur. Ce dernier nous montre en riant sa main, sa combinaison faite de trois As et d'une paire, soit une main pleine. C'est la plus forte main que peut avoir le joueur car il a le brelan le plus élevé. Le thème caravagesque du jeu de cartes sert de prétexte à peindre un thème moralisateur. Le rieur glorieux nous présente volontairement sa combinaison dans ses deux mains comme s'il nous présentait sa richesse en nous prenant à témoin. Son sourire ne peut nous éloigner du thème du tricheur et les pièces, la bourse et la coupe posés sur la table de celui de