FRÉZIER (Amédée-François).

Relation du voyage de la mer du sud aux côtes du Chily et du Perou, fait pendant les annees 1712-1714. Paris, Nyon, Didot, Quillau, 1732. In-4 [249 x 190 mm] de (1) f., XIV, 298 pp., (1) f., 63 pp., 37 planches : maroquin rouge, dos orné de pièces d'armes, encadrement de filets dorés avec motif d'angle sur les plats, armes au centre, dentelle dorée intérieure, tranches dorées (reliure de l'époque). Édition définitive. Il s'agit de celle de 1716, avec titre renouvelé, à laquelle on a ajouté la longue réponse de Frézier à la critique mordante que le père Louis Feuillée avait publiée de ce livre. 37 cartes et planches hors texte. L'illustration marque un progrès dans le souci d'authenticité par rapport à l'iconographie de l'époque : figures représentant le jeu de la chueca, Indiens en costume, plans de Valparaiso, Santiago, Lima, Bahia de tous les Saints, lamas et vigognes,... Espionnage maritime, ethnographie et observations hydrographiques. Frézier (1682-1773), s'occupa de pyrotechnie et se fit admettre dans le génie militaire. Envoyé en mission en Amérique du Sud pour évaluer discrètement les moyens de défense des ports des colonies espagnoles, il doubla le Cap Horn, reconnut la Terre de Feu, les îles Malouines, et mouilla à Concepcion d'où il rayonna pendant trois ans. Il rapporta notamment des plants de la grosse fraise du Chili qui s'acclimatèrent facilement en France. Sa relation traite aussi de la navigation. Il fut le premier Français à donner une bonne carte du détroit de Magellan et de la Terre de Feu (planche 32). Somptueux exemplaire en maroquin du temps aux armes d'un grand ministre de la marine. Jérôme Phélypeaux, comte de Pontchartrain et de Maurepas (1674-1747) fut ministre de la marine, du commerce et des colonies de 1699 à 1715. Rendu borgne par la petite vérole, peu flatté, Saint-Simon disait du secrétaire d'État que « son délice était de tendre des panneaux, et la joie de son coeur de rendre de mauvais offices ». Il disposait d'une très riche bibli