[SADE (D.A.F., marquis de)].

Lot 31
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[SADE (D.A.F., marquis de)].
Justine, ou les Malheurs de la vertu. En Hollande, chez les libraires associés. [Paris, Girouard], 1791. 2 tomes en 1 volume in-8 de 1 frontispice, 283 pp. ; (2) ff., 191 pp. : maroquin noir, dos à nerfs orné de têtes de mort argentées, ces mêmes emblèmes macabres étant répétés en écoinçon des plats, filets d'argent sur les coupes, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrures (Lortic frères). Rarissime édition originale. Elle est ornée d'un frontispice allégorique gravé sur cuivre d'après une composition de Philippe Chéry : la Vertu tourmentée par la Luxure et l'Irréligion. Justine, désavouée par son auteur, connut un succès foudroyant qu'attestent les nombreuses rééditions qui se succèdent, dès 1791. « Justine scandalise, certes, mais surtout elle fait peur. Sa publication provoque un effet de panique. Très vite, on sent que les moeurs ne sont pas seules en cause, que la subversion va bien au-delà de l'obscénité, que le vrai danger est ailleurs. C'est pourquoi les contemporains lui refusent ce minimum de tolérance dont bénéficient ordinairement les écrits licencieux. Justine, on la rejette en bloc, sans appel ; on voudrait la voir anéantie ; on fuit devant elle comme devant une invasion barbare, par instinct de survie » (Maurice Lever). Composant la légende dorée de son règne, Napoléon se souviendra de Sade et de Justine, qu'il haïssait : « [Napoléon] a dit qu'étant empereur, il (...) avait parcouru le livre le plus abominable qu'ait enfanté l'imagination la plus dépravée : c'est un roman qui, au temps de la Convention même, avait révolté, disait-il, la morale publique, au point de faire enfermer son auteur, qui l'était toujours demeuré depuis » (Mémorial de Sainte-Hélène). Curieuse et belle reliure aux emblèmes macabres argentés, signée de Lortic. L'exemplaire est bien conservé, à grandes marges. Le frontispice a été doublé anciennement. De la bibliothèque Jaime Ortiz-Patino (Londres, 1998, n° 21). L'ouvrage a appartenu précédemment à Maurice Chalvet (qui a
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