BARBEY D'AUREVILLY (Jules).

Les Diaboliques. Paris, Dentu, 1874. In-12 [182 x 112 mm] de (1) f., VIII, 354 pp. et (1) f. : maroquin tête de nègre janséniste, doublé de maroquin rouge bordé de maroquin noir et fileté or, gardes de soie rouge, tranches dorées sur témoins, dos et couverture conservés (Marius Michel). Édition originale, tirée à 2200 exemplaires ; 480 d'entre eux furent saisis et détruits par autorité de justice. Exemplaire avec la première couverture dont le titre est imprimé sur bande rouge, sans la mention fictive. Le chef-d'oeuvre. « Mis en vente en novembre 1874, avec une préface où Barbey revendiquait pour « un moraliste chrétien » le droit de tout peindre puisque ces histoires sont vraies, le livre fit scandale. Comme pour Baudelaire et Flaubert, des poursuites furent engagées. Un non-lieu intervint en janvier 1875, Barbey ayant accepté de retirer son livre de la vente, les exemplaires saisis étant détruits (En français dans le texte, n° 300). Exemplaire enrichi de la suite complète des 6 eaux-fortes originales de Félicien Rops, en épreuves sur Chine ; précédée, comme il se doit, du portrait par Rajon (1886). Jean-Pierre Seguin, traitant de l'illustration de l'oeuvre de Barbey, y voit « une interprétation quasiment parfaite » car Félicien Rops a réussi à traduire « avec une justesse saisissante ce que Barbey avait voulu peindre » (Cat. Barbey d'Aurevilly, BHVP, 1989, p. 83 et n° 151). Superbe exemplaire en maroquin doublé de Marius Michel. De la bibliothèque Louis Barthou, avec ex-libris (Cat I, 1935, n° 124). Louis Barthou (1862-1934), président du Conseil, et ministre des Affaires étrangères en 1934, trouva la mort dans un attentat à Marseille contre le roi Alexandre de Yougoslavie. Sa bibliothèque choisie fut celle d'un bibliophile ardent, allant jusqu'à soudoyer la domestique d'Anatole France pour récupérer les brouillons jetés à la corbeille.