HOBBES (Thomas)

Le Corps politique ou les Elements de la loy morale et civile. Avec des reflexions sur la Loy de Nature, sur les serments, les pacts [sic], & les diverses sortes de gouvernemens; leurs changemens, & leurs revolutions. Par Thomas Hobbes, Anglois. Traduit d'anglois en françois par un des ses amis [Samuel Sorbière]. Sans lieu ni nom, 1652. Petit in-12 de (4) ff. y compris le frontispice, 180 pp.: maroquin rouge, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin vert, double filet encadrant les plats, coupes et bordures intérieures décorées, tranches dorées (reliure du XVIIIe siècle). Édition originale de la traduction française par Samuel Sorbière. Elle est ornée d'une copie réduite du frontispice du Léviathan; cette gravure ne sera pas reprise dans les éditions ultérieures. Le Corps politique forme la seconde partie des Éléments du droit qui circulèrent sous le manteau dès 1640. C'est en 1650 que le De corpore politica parut pour la première fois séparément. Thomas Hobbes a formulé le premier avec clarté les principes de la philosophie politique moderne. Présenté comme le théoricien de l'État autoritaire, on souligne aujourd'hui sa conception émancipatrice de la politique et Pierre Manent en fait un des pionniers du libéralisme parmi les plus stimulants. Ses écrits - et leur rapide traduction - témoignent aussi d'une période politique troublée en Angleterre et en France. Depuis 1641, la guerre civile faisait rage en Angleterre, créant un véritable appel d'air pour la réflexion politique. Et c'est en France, pendant la Fronde, que Hobbes passa comme précepteur du futur Charles II les années de réflexion qui aboutirent au De corpore politico. Nourri de ces expériences, par réaction, Hobbes élabora une théorie nouvelle de l'État qui posait dans ses principes l'absolutisme monarchique. Médecin et philosophe protestant, Samuel Sorbière avait donné en 1643 une traduction française de l'Utopie de Thomas More. Deux ans plus tard, il rencontra Thomas Hobbes. Il reçut en 1660 le titre