[FOUQUIER-TINVILLE]

Ordre de préparation des bois de justice. 17 floréal l'an troisième de la République française [6 mai 1795]. Document pré-imprimé avec ajouts manuscrits, signé Gudrier: 1 page in-4. Les préparatifs de l'échafaud de Fouquier-Tinville, place de Grève: son exécution sonnait le glas du Tribunal révolutionnaire. Le charpentier du domaine fera les préparatifs nécessaires pour l'exécution du jugement rendu par le tribunal, contre Fouquier, Foucault, Sellier, Garnier Launay, Leroy dit Dix Aout, Renaudin, Vilate, Prieur, Chatelet, Girard, Boyenval, Benévit, Lanne, Vernet, Dupaumier, et Herman condamnés à la peine de mort. Cette exécution aura lieu demain dix huit floréal a neuf heures du matin sur la place de Grêve de cette ville. Fouquier-Tinville fut arrêté fin juillet 1794, peu après le 9 Thermidor. Son procès, qui fut celui du Tribunal révolutionnaire et de ses 23 juges, ne débuta que l'année suivante, le 28 mars 1795. Accusé de jugements erronés, hâtifs et arbitraires, Fouquier-Tinville se présenta pour sa défense comme un simple exécutant: "Mon crime est d'avoir été l'organe de lois trop sévères dont il n'était pas en mon pouvoir d'empêcher l'exécution." Condamné à mort le 6 mai, l'ancien accusateur public et 9 de ses collaborateurs furent guillotinés place de Grève le lendemain. "Je n'ai rien à me reprocher, écrit-il avant d'être exécuté: je me suis toujours conformé aux lois, je n'ai jamais été la créature de Robespierre ni de Saint-Just; au contraire, j'ai été sur le point d'être arrêté quatre fois. Je meurs pour ma patrie et sans reproche. Je suis satisfait: plus tard, on reconnaîtra mon innocence." À la suite de ce procès, le Tribunal révolutionnaire fut dissous le 12 prairial an III. Sa fin, avec le 9 Thermidor, mettait un terme à la Terreur