Roy Adzak (1927-1988)

Roy Adzak est anglais. Il a quitté l'Angleterre vers vingt ans, pour aller en Australie. Puis il est revenu vers l'Europe en passant par l'Afghanistan où un indigène lui sauva la vie : en remerciement il adopta le nom de son sauveteur. Arrivé à Paris, il commença à développer ses objets négatifs. C'était en 1962. Jusque là, il faisait de la peinture ou des empreintes marquées par un style expressionniste. Les objets négatifs de Roy Adzak sont des moules en plâtre ou des tirages en plastique. Le procédé parait simple. Il l'est. Tout le problème d'Adzak est de partir d'une empreinte mécanique et d'en faire une oeuvre. L'oeuvre ne se résume pas à une suite de moulages où ne varieraient que les modèles. Adzak a su développer ce qui n'était au début qu'un procédé. Au fur et à mesure qu'Adzak avance dans la voie qu'il s'est choisie, il organise son univers par rapport à son oeuvre.Lorsqu'on lui demande pourquoi ses moulages de femmes ne comportent pas de cheveux, il répond : « les cheveux sont tellement subjectifs, qu'ils détruisent les autres formes ». Que ce soit série de formes alignées, décomposition d'un corps, empreinte de femme, Adzak recherche l'image d'un univers dépouillé de ses qualités accessoires. Une volonté d'évidence gouverne une oeuvre qui a trouvé sa dose d'ambiguïté, de sorte que l'objet n'est pas seulement un fait objectif, mais une réflexion sur les rapports de l'homme et du monde. Otto Hahn. Texture Thick cloth, 1974 Technique mixte sur toile. Signée, titrée et datée au dos. H_33 cm L_33 cm