JEAN TASSEL (LANGRES 1608 - 1667)

La diseuse de bonne aventure Toile. H_69 cm L_91,5 cm Provenance : Galerie Hahn. Bibliographie : H. Ronot, Richard et Jean Tassel, Peintres à Langres au XVIIe siècle, Paris, 1990, n° 119, reproduit pl. XXXIX. Formé par son père, Richard, Jean Tassel est initié au Caravagisme par Jean Leclerc. Il se confronte directement aux oeuvres caravagesques lors de son séjour à Rome en 1634 pour une douzaine d'années, avant de revenir définitivement en France. Notre tableau, daté vers 1655, reprend, dans un plus petit format, la version antérieure (vers 1645 - 1650) qui figurait à la vente anonyme, Sotheby's, Paris, Galerie Charpentier, 19 juin 2006, n° 10, reproduit en couleur. Il correspond à un moment où l'artiste a évolué vers une palette plus claire et une lumière plus douce. On retrouve des éléments propres à l'artiste : teint olivâtre des chairs, coloris brun. En revanche les visages sont plus réalistes, avec des traits plus ronds et moins facettés. Jean Tassel adopte également un fond gris clair différent de la version de Sotheby's, plus sombre. Le costume du jeune homme, français datant du début du règne de Louis XIV, justifie la datation. Ce tableau reste cependant une oeuvre caravagesque. Le sujet, le cadrage resserré autour des personnages à mi-corps, presque grandeur nature, ainsi que le clair obscur sont autant d'éléments correspondant à la "Manfrediana Methodus", méthode adoptée par Bartolomeo Manfredi qui a été largement diffusée en Europe, notamment auprès d'artistes français tels que Valentin, ou Simon Vouet. Le sujet, très courant parmi les artistes caravagesques, fascinait par le caractère exotique de la bohémienne, ainsi que le thème de la tromperie face à l'innocence. Le jeu de mains, point central de la composition, est très proche de celui du tableau de Simon Vouet dans le tableau de la National Gallery d'Ottawa (voir le catalogue de l'exposition Vouet, Paris, Grand Palais, 1990 - 1991, n° 8, reproduit).