SAINT-DOMINGUE, 1777

Pièce signée « Le Ch.er de La Rivière », 28 pages in-folio; « Au Cap », 21 juillet 1778. « TABLEAU DES DENRÉES EXPORTÉES DE LA COLONIE PENDANT L'ANNÉE 1777 ». Les denrées concernées sont en premier lieu le sucre (brut ou blanc), le café, l'indigo, le coton. Viennent ensuite les sirops, le tafia, les cuirs, etc. Le document mentionne les quantités exportées mensuellement, les « droits de sortie » perçus et les ports de destination. Parmi ceux-ci les plus fréquemment cités sont: Baltimore, Dunkerque, Boston, Marseille, Nantes, la Nouvelle Londres, Bordeaux, Philadelphie, Le Havre, Charlestown, la Martinique, Rochefort, La Rochelle, le Maryland, la Virginie, Bayonne, Dieppe, Saint-Malo, Cherbourg, Honfleur, Salem, Caen, etc. Le tableau mentionne également les noms des navires se chargeant du transport, leur tonnage, leur port d'attache, ainsi que le nom de leur capitaine. Le « Sommaire » nous informe in fine qu'en 1777 les produits exportés de Saint- Domingue ont rapporté à l'administration française près deux millions de livres « ... provenant des Droits perçus sur les denrées de la Colonie... ». Le document est signé à la fin par le « Receveur des Octrois », Guillaume Bullet (1747-1834, sa maison au Bois de l'Ance, incendiée en 1791, fut prise par les Noirs révoltés), le « Vérificateur » Grand, l'Intendant de Saint-Domingue Jean- Baptiste Guillemin de Vaivre (1736-1818), ainsi que par le « Chevalier de La Rivière Commissaire des Colonies ». Paul-Jean-François Le Mercier de la Rivière, fils de l'Intendant de la Martinique Paul-Pierre Le Mercier de la R. (1719-1801), deviendra propriétaire dès 1784 d'une grosse « Caféterie », une plantation de café sur laquelle travaillaient plus de trois-cents esclaves. Il mourut en 1791 à Paris où il s'était rendu comme représentant de la Colonie à l'Assemblée Constituante. Important aperçu de l'activité économique d'une colonie française des Antilles à l'aube de la révolution et de l'abolition de l'esclavage