TRISTAN L'HERMITE, François L'Hermite de Soliers, dit

Les Vers heroiques du Sieur Tristan Lhermite. Paris, Jean Baptiste Loyson et Nicolas Portier, 1648. In-4 de 1 titre gravé, 2 portraits, (4) ff., 368 pp., la dernière non chiffrée, 4 planches: vélin souple ivoire (reliure de l'époque). Édition originale. Bel in-quarto illustré de 7 planches gravées sur cuivre, dont une d'après Rubens. L'illustration se compose d'un frontispice armorié, d'un portrait de l'auteur gravé par Daret d'après Louis Guernier, daté de 1648, d'un portrait du chevalier de Saint-Aignan, dédicataire du recueil et de plusieurs de ses poèmes, gravé par Daret, daté de 1645, d'une planche en tête de l'Ode à Isabelle Infante, inspirée de Rubens, d'une planche pour La Mort d'Hippolyte, d'une planche de François Chauveau pour La Maison d'Astrée et, enfin, d'un plaisant frontispice allégorique pour les Vers maritimes. Les Vers héroïques offrent quelques-unes parmi les plus charmantes compositions en vers de Tristan L'Hermite (1601-1655). Seule la section intitulée Vers maritimes avait déjà paru à Bruxelles en 1634 sous le titre d'Eglogue maritime. "Page disgracié", soldat et auteur dramatique à succès, Tristan fréquenta Scévole de Sainte-Marthe, Gaston d'Orléans - dont il partagea la vie de débauche - et le duc de Guise, avant d'être élu en 1649 à l'Académie française. En poésie, il fut l'émule du cavalier Marino, de Malherbe et de Théophile de Viau, excellant dans le registre pétrarquiste mélancolique et rêveur, ainsi que dans l'évocation de la nature. En préface au catalogue de l'exposition Tristan L'Hermite à la bibliothèque Mazarine, Marc Fumaroli célèbre ce prédécesseur à l'Académie "qui a fait chanter à notre langue classique la mélodie la plus intime et déchirante". Bel exemplaire, grand de marges, en vélin de l'époque. Ex-libris manuscrit cancellé: "M. Houdemar 1658." Ex-libris manuscrit Dumont et imprimé P. Duputel. Piqûres et auréoles légères dans les marges de quelques feuillets.