ANTO CARTE (1886-1954)

Ayant obtenu une bourse d'études pour Paris (1912-1913), Anto Carte met à profit ce séjour dans la ville lumière pour élargir son horizon artistique et intellectuel. Parmi de nombreuses rencontres, il fait la connaissance d'Emile Verhaeren dont l'univers poétique constitue une nouvelle source d'inspiration. Il réalise dès lors avec enthousiasme de nombreuses illustrations dont l'origine est à chercher au coeur même des poèmes de l'auteur entre autres des « Flambeaux Noirs », « Les Villes tentaculaires » ou « les Rythmes souverains ». La mort tragique de Verhaeren à Rouen le 27 novembre 1916 constitue un tel choc pour l'artiste qu'il se refuse dès lors à montrer les oeuvres que le poète lui avait inspirées. Elles séjournent désormais au fond d'un tiroir... et elles auraient pu y dormir longtemps sans la pugnacité de son ami Louis Buisseret qui les lui fit sortir de leur tanière. « Il apparaît que ses illustrations de poèmes de Verhaeren, sont à l'origine de sa carrière; en effet, alors qu'il végétait presque dans la misère, son ami Louis Buisseret, appréciant la qualité de ces planches, les exposa, les fit connaître au grand public éclairé à Bruxelles. Dès lors, Anto-Carte sera considéré comme un artiste de qualité nationale sinon internationale. » (Christiane Piérard, in Anto-Carte, Catalogue de l'exposition du Musée des Beaux-Arts de Mons, 1995, p.161) C'est à l'occasion de cette exposition de Bruxelles en 1917 que Marius Renard, directeur de la revue Savoir et Beauté, reproduit dans le fascicule 42 du Musée du Livre le dessin intitulé « Le Batelier » qui a servi de base à l'oeuvre qui est présentée lors de notre vente. A défaut de catalogue d'époque suffisamment détaillé et illustré, on peut néanmoins penser que la version couleur du batelier fut présentée lors de cette manifestation. En effet , le catalogue du Crédit Communal relatif à l'exposition consacrée à l'expressionnisme wallon en 1993 mentionne pour cette première exposition de Carte en 1917 : « Les oeuv