COCTEAU JEAN (1889-1963) Poète, auteur de théâtre et peintre français.

Lettre autographe signée, 1 ½ pages in-4 ; Milly-la-Forêt, 6 septembre 1963. Enveloppe. UN MOIS AVANT SA MORT, COCTEAU AVOUE UN RÉEL PESSIMISTE QUANT À L'AVENIR DU MÉTIER DE POÈTE. « Madame, Le coeur n'est pas tout, et il est probable que vous ignoriez le drame des poètes toujours pauvres et aidés par peu de forces extérieures à eux. En outre je suis très malade et six mois ne parviennent pas à me guérir des remèdes qui m'ont durement arraché de la mort... Le peu que je gagne m'est volé par le fisc... ». Au dos, Cocteau a ajouté une dizaine de lignes pour dissuader sa correspondante, une résidente de l'île Maurice, d'envoyer son fils dans la capitale française : « ... Le journalisme nous montre déguisés en saltimbanques. Je m'efforce de vivre sous l'estrade sur laquelle se démène l'actualité. Ce n'est pas à Paris que votre fils trouvera un miracle ». Le 11 octobre suivant, apprenant le décès de son amie Edith Piaf, Cocteau est pris d'une crise d'étouffement et succombe quelques heures plus tard d'une crise cardiaque dans sa demeure de Milly-la-Forêt.