CHARLES CRESSENT (1685-1768)

COMMODE à portes de forme galbée en placage de satiné et d'amarante dans des encadrements marqueté de losanges. Elle ouvre à deux tiroirs en façade et deux vantaux latéraux. Elle repose sur des pieds cambrés. Riche décoration de bronzes ciselés et redorés tels que: chutes et rinceaux feuillagés, entrées de serrures à volutes et godrons, sabots. Par Cressent. Époque Régence (restaurations, légères fentes, quelques bronzes rapportés). H_91,5 cm L_148 cm P_66 cm Reçu maître sculpteur en 1714, Charles Cressent reprend l'atelier de l'ébéniste Joseph Poitou dont il épouse la veuve en 1719. Fournisseur du Duc d'Orléans, de l'Electeur Charles-Albert de Bavière, du roi Jean V du Portugal, il compte aussi parmi sa clientèle de grands amateurs tels que: Crozat, Blondel de Gagny, Julienne, Bonnier de la Mosson et le Duc de Richelieu. Ébéniste mais aussi sculpteur et ciseleur, Cressent réalise lui-même ses bronzes donnant ainsi à son oeuvre, bien que non estampillée, un caractère assez homogène. Cette particularité l'oppose en 1722-1723 et 1735 à la corporation des «fondeurs-ciseleurs». À l'instar d'André-Charles Boulle, il est un des rares ébénistes à bénéficier d'une grande notoriété de son vivant. Cette commode présente des analogies dans le décor de bronze avec l'exemplaire de la Wrightsman collection1 et celles de l'ancienne collection de Son Excellence Ilhamy Hussein Pacha2. On retrouve les mêmes chutes sur une commode conservée au Rijksmuseum à Amsterdam3 et celle vendue à Londres le 3 juillet 1986 sous le n° 129; ainsi que des agrafes de même modèle sur les portes d'une commode reproduite dans: Summer Exhibition, Partridge, 1985. 1 The Wrightsman collection, F. J. B. Watson, The Metropolitan Museum of Art, 1966, vol. I, p. 146 à 150, n° 91 2 Vente Monaco, Tajan, 14 mars 1993, n° 182 3 Numéro d'inventaire BK-16650 Bibliographie: - Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution, A. Pradère, 1989, Paris, Ed.