POL BURY (1922-2005)

Ramollissement virtuel Sérigraphie sur toile. Signée en bas à droite. H_26 cm L_19,5 cm Un ramollissement ? Une façon de donner de l'air et de l'espace à la surface, d'étirer des horizons de faux-semblants, de rectifier les certitudes si souvent proches de la pesanteur et de la vanité. Aux esthètes d'apporter leurs palettes et d'en dire plus. Le virtuel? Une façon d'aller voir ailleurs si on n'y est pas. Et on y est parfois, sans comprendre que nos ombres y soient et s'accommodent de leur inexistence matérielle. La vertu dans le vocabulaire d'aujourd'hui - le technique l'emportant sur l'éthique - n'est plus qu'un mot suranné, désuet comme une fleur fanée, encore un peu vivant dans le vocabulaire de moralistes botanistes. Elle a semble-t-il, perdu ses parfums et ses pâleurs d'hier. Dans ses ramollissements virtuels (belle rencontre aux sonorités automnales) et les déformations qui s'y multiplient, hautes en couleur, Pol Bury s'amuse aussi, avec un délicat plaisir, de la caresse veloutée des encres (ironiquement fixées, cependant). Ainsi, par exemple, hors des circuits de la vie mais dans les sentiers de l'art, Antonello di Giovanni degli Antoni, dit Antonello da Messina, lui est un prétexte pour, sans malice, se jouer de la beauté. André Balthazar, mars 2001.