Eugène Laermans (1864-1940)

Les deuillants, 1894 Huile sur toile. Signée et datée en bas à droite. H_121 cm L_150 cm Provenance: - Elisabeth, reine des Belges (1876-1965) - Sa fille, Marie-José, reine d'Italie (1906-2001) - Sa fille, S.A.R. la princesse Marie-Gabrielle de Savoie - Sa vente, Christie's Londres, 2007 Exposition: Esposizione Internationale d'Arte della Citta di Venezia, 1912, n° 878 Eugène laermans (1864-1940) «Coloriste savoureux comme Breughel avec, toutefois, au lieu du côté luron et drolatique de cet ancêtre, quelque chose de mélancolisé, d'apeupli. J'ignore si je me ferai bien comprendre mais la sienne est la couleur peuple de son pays et de son temps. Voilà bien l'harmonie que produisent dans nos campagnes et nos banlieues le gris ardoisé de l'atmosphère traversé de stries blafardes et livides, le rouge chair et sanguinolent des briques, le vert noirâtre et jaspé des feuillages, le tremblé humide des horizons, l'argileux de la glèbe, le fauve et le bleu turquin des frusques, les sarreaux couleur de ciel pluvieux, les houseaux aussi bruns que la terre grasse. Ces paysanneries de Laermans expriment et condensent une rusticité toute contemporaine et bien autochtone. Au lieu des gros magots de Teniers dont la santé fait crever les hardes, voici des pitauds anguleux, émaciés, mannequinés dans des vêtements trop larges. La grimace éjouie des ripailleurs du XVIIe siècle se contracte en un rictus de famélique»... «Il n'y a chez lui que cette tendance bien flamande, à grossir, à outrer le relief matériel des êtres et des objets. Seulement alors que chez les maîtres de l'époque de Rubens cette propension se traduisait par de belles extravagances musculaires, des débauches charnues, l'exagération des formes athlélétiques et rebondies des mâles râblés et des commères gorgiases du terroir brabançon, en notre fin-de-siècle misérable et apitoyée, on est tenté de montrer, en appuyant, la maigreur sordide, les carnations vineuse