Louis-Ferdinand Céline.

Lot 244
Go to lot
Estimation :
800 - 1000 EUR
Result with fees
Result : 4 160EUR
Louis-Ferdinand Céline.
Lettre adressée à André Billy. Copenhague, 22 octobre [1947]. Lettre autographe signée “LF Celine”, 1 page in-folio. Savoureuse lettre adressée par Céline au critique André Billy, manière de défense et illustration rageuse de son style. “Mais non satané damné vieux con ce n'est pas de grossièreté qu' il s'agit mais de transposition du langage parlé en écrit ! Vous dire: merde, ce n'est rien... Vous botter le cul pas grd chose... mais faire passer tout ceci en écrit voilà l'astuce... l' impressionnisme !... Ah ! que vous êtes loin du problème ! Allez, signez des listes noires ! des proscriptions ! mouchardez ! fliquez ! bourriquez ! vous n' êtes bon qu' à ça ! LF Celine.” En 1932, André Billy (1882-1971) avait approuvé les Goncourt de n'avoir pas décerné leur prix au Voyage au bout de la nuit, ce qui lui valut la rancune tenace du romancier. Durant la guerre, il publia un recueil littéraire qui omettait Céline puis, dans sa chronique au Figaro littéraire du 11 octobre 1947, il notait: “Ce qui est simple mode, c'est la crudité d'expression qui, d'ailleurs, ne nous est pas venue d'Amérique, mais d'un certain Louis-Ferdinand Céline, aujourd'hui bien oublié” - et le “bien oublié” de rugir depuis son exil danois. (Alméras, Dictionnaire Céline, pp. 123-124.) “Céline, ce n'était pas le langage parlé comme on l'a dit, c'était un style. Chaque écrivain doit se débrouiller pour faire passer l'émotion, la poésie. Il n'y a pas de recettes. Chacun devant l'oeuvre d'art se démerde comme il peut. Il faut que le souffle passe ou on crève. Il n'y a pas de nouveau roman ou d'ancien. Avec Céline ça passe. Dans le Voyage, l'incision pour le souffle a été faite” (Jean Genet cité par Philippe Alméras, op. cit., p. 380).
My orders
Sale information
Sales conditions
Return to catalogue