Jean PAULHAN.

Lot 234
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Jean PAULHAN.
Jacob Cow le pirate ou Si les mots sont des signes. Paris, Au Sans Pareil, 1921. In-16 carré : toile imprimée de motifs bleus et beiges à la Bradel, pièce de titre de maroquin brun, non rogné, tête jaune, couverture et dos conservés (reliure de l' époque). Édition originale. Tirage limité à 525 exemplaires ; celui-ci un des 500 sur vélin Lafuma, non justifi é. Exemplaire de Paul Eluard enrichi d'un envoi autographe signé et de quatre lettres de l'auteur. L'amitié qui liait Eluard et Paulhan se doublait d'une admiration littéraire. Ainsi, après lecture des poèmes dada des Animaux et leurs hommes (Au Sans Pareil, 1920), Paulhan écrivit à Eluard : "Quelles fi nes et violentes relations vous avez avec les mots - que vous puissiez ainsi leur manquer - ou bien cette extrême douceur." (Lettre conservée ici.) Il avait déjà marqué son goût des Poèmes pour la paix, publiés en 1918. Les deux écrivains partageaient par ailleurs un intérêt pour le proverbe, auquel Eluard consacra une revue de 1920 à 1921. Paulhan y publia un texte sur la syntaxe. L'envoi, sur le premier feuillet blanc, porte : pour accueillir à Paris Paul Eluard, qui est bien plus ami des mots que moi Jean P. Eluard a fait relier les lettres à deux endroits différents : celles précédant leur rencontre en tête, celles après leur rencontre à la fi n. Les deux premières et longues lettres trahissent l'impatience de Paulhan : "Mais je ne sais pas encore quel est votre vrai prénom. Paul aussi, n'est-ce pas ? Je ne verrai donc personne avant vous. D'ailleurs je pense que je pourrai me faire démobiliser à Versailles." Considérations d'ordre littéraire : "Il faudrait [...] que les mots ne soient plus tenus pour signes, imitation des idées ou des choses. Cela se tient. C'est ici que je travaille, à cette place précise. Je voudrais être plus digne, plus tard de notre amitié." Il dit que leur rencontre lui tarde, évoque une idée de revue, mais prévient qu'il écrit peu : "encore un an, je vais être préoccupé de cette «sémantique du proverbe», jusqu'à ce que je l'ai fi nie." Dans les deux lettres reliées à la fi n, Paulhan évoque dans la première un malentendu avec Aragon sur le sens du mot image, et fait valoir qu'il "souffre du coeur, comme après ma blessure. L'on me défend pour un ou deux mois courses, travail, presque conversations." La dernière débute de manière très drôle : "Est-ce que nous ne devrions pas nous tutoyer ?" "J'ai vu enfi n Picabia. A la Certa. (Je comptais y avoir de tes nouvelles. Non.) Il n'a pas dit beaucoup de choses. Aragon lui en voulait d'avoir eu une soirée d'inauguration «trop parisienne», disait-il." Il est à Madagascar et s'interroge : "Je ne sais par quel côté reprendre Jacob Cow. Tu ne veux pas me dire exactement ce qui t'y déplaît ? Il y a certainement un défaut."
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