Raymond Queneau.

Lot 252
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Raymond Queneau.
Notes sur James Joyce. Sans lieu ni date [avant 1939]. Manuscrit autographe de 29 feuillets de formats divers, in-4 pour la plupart, montées sur onglets avancés : plats rigides en veau irisé bleu roi, pièces d'attaches semi-circulaires de même veau irisé bleu roi à liseré de veau irisé brun, gaufrés "petits carrés", couture sur deux lanières de veau irisé bleu roi gaufré "petits carrés", dos veau irisé bleu roi gaufré "petits carrés", doublures nubuck bleu lavande, gardes papier noir (J. de Gonet, 2003). Intéressantes notes autographes de Raymond Queneau entièrement dédiées à l'oeuvre de James Joyce. Elles renvoient à sa reconversion littéraire dans les années 1930. Le futur Oulipien avait quitté le groupe surréaliste en 1929, s'est détourné de son culte de la spontanéité créatrice pour "tomber dans le bain romanesque avec le Chiendent" (Conversation avec Georges Ribemont-Dessaignes). Dans cette reconversion la littérature anglo-saxonne et en particulier James Joyce joue un rôle primordial. Ainsi reconnaît-il sa dette envers l'auteur d'Ulysses dans un article dédié à la Technique du roman publié en 1937. Queneau célèbre ainsi à partir de l'exemple joycien la rigueur classiciste : "C'est ce goût de la forme, cet attachement au classicisme (dans le sens d'une maîtrise par la conscience des procédés littéraires), qui le conduit à créer l'Oulipo en 1960 avec le mathématicien François Le Lionnais, et l'ouvre ainsi à l'écriture collective" (Alain Schaffner in Oulipo, BnF, 2014). Sur les 29 pages autographes, 15 renvoient à Finnegan's Wake, portant encore son titre provisoire Work in Progress, 8 à Ulysses. Il s'agit pour la plupart de notes de lectures avec citation de quelques sources. Queneau fait notamment l'inventaire des thèmes, lieux et personnages, tout comme il s'intéresse aux influences de Joyce comme le philosophe italien Giovanni Battista Vico dont l'oeuvre forme le soubassement de Finnegan's Wake ou Jonathan Swift. Les sources citées sont principalement de langue anglaise, en commençant par Our Exagmination, la défense de Work in Progress par quelques belles plumes de l'époque publiée par Sylvia Beach en 1929. Pour le reste, il s'agit de littérature secondaire tels que James Joyce and the Making of Ulysses par Budgen ou l'étude consacrée par Edmund Wilson à Work in Progress, tous deux publiés en 1931. L'ensemble contient également des relevés et diagrammes proches de la démarche oulipienne : deux diagrammes d'ordre purement statistique, six relevés de pages avec citations de bribes de phrases ainsi que le célèbre schéma d'Ulysses élaboré par l'auteur et publié par Stuart Gilbert dans son étude du roman. Ce schéma a été réclamé par Queneau à un correspondant du nom de Moré sur un ticket de loterie des Biscottes Baclé. Une page est consacrée à la biographie de Joyce à partir de l'ouvrage de Simone Téry L'Ile des bardes. Une page a été rédigée sur une feuille de service de la NRF. Raymond Queneau est entré au Comité de lecture des éditions Gallimard en 1938. A la fin, on trouve relié un article consacré à Finnegan's Wake par Georges Pelorson, un ami de Queneau, dans la Revue de Paris en 1949. Ravissante reliure en veau irisé de Jean de Gonet. Nous remercions Fabienne Le Bars, auteur du catalogue de l'oeuvre de Jean de Gonet (en cours de publication), pour la description de la reliure.
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