Tête de femme cariatide en stuc avec engobe... - Lot 61 - Pierre Bergé & Associés

Lot 61
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Tête de femme cariatide en stuc avec engobe... - Lot 61 - Pierre Bergé & Associés
Tête de femme cariatide en stuc avec engobe blanc. Tête ovale à l'expression impassible ; visage aux traits idéalisés, les yeux en amande aux extrémités tombant légèrement vers les tempes, le nez droit, la bouche aux lèvres desserrées et le menton rond et plein. La jeune femme est parée de bijoux, pendants d'oreilles et bandeau de perles sur le front ; sa chevelure, particulièrement raffinée, est relevée, avec deux grandes nattes enroulées sur chaque côté et un volumineux chignon recouvert d'une coiffe à l'avant festonné couvrant le haut du front. Ile de France, première école de Fontainebleau, vers 1530/50 Hauteur : 21,5 cm - Largeur : 18,5 cm - Profondeur : 23 cm Soclée (légers accidents et griffures) Ouvrages consultés : Actes du colloque international sur l'art de Fontainebleau, Paris, 1975, p 199 à 230 ; Exposition Fontainebleau 2013, Le Roi et l'Artiste - François 1er et Rosso Fiorentino, château de Fontainebleau, cat. Cette tête en stuc est recouverte d'une peinture couleur pierre destinée à lui donner l'aspect du marbre. Cet élément et son style renvoient à l'antiquité telle que réinterprétée par la Renaissance. On pense aux fameuses sculptures ornant la galerie François 1er et la chambre de la duchesse d'Etampes (transformée en escalier au XVIIIe siècle) du château de Fontainebleau. François Ier dans son idée de créer une “nouvelle Rome”, selon l'expression de Vasari, fit venir deux artistes d'Italie, Rosso Fiorentino et Francesco Primaticcio, dits Le Rosso et le Primatice, afin d'embellir sa demeure bellifontaine. On retrouve dans cette tête les canons esthétiques des nymphes, allégories ou divinités formant les riches décors des stucs entourant les fresques. Ces artistes et leurs compagnons apportèrent en effet avec eux les techniques des ateliers d'Outre-monts, notamment la pratique du stucco moins onéreuse que la sculpture sur marbre. Il s'agit d'un mélange de chaux et de plâtre avec adjonctions de sable et de poudre de marbre liés par de la colle. C'est ainsi qu'il est fort probable que cette belle tête ait appartenu à un décor ou à un ensemble destiné à l'ornementation intérieure du château de Fontainebleau. On sait que des parties de fresques et de stucs ont disparu au cours des siècles suivants et cela même dès le XVIe siècle, dues à des remaniements affectant les volumes et les distributions des pièces, notamment la Chambre du Roi à laquelle travailla Primatice qui fut complètement détruite. Cette tête de femme cariatide pouvait aussi bien trouver sa place dans un décor maniériste comme le montre ce qui subsiste de la chambre de la duchesse d'Etampes réalisé par Primatice (fig.a) ou encore un dessin de Van Thulden conservé à Bruxelles, témoignage du décor de la Chambre du Roi (fig.b), mais aussi s'intégrer à un monument indépendant à l'instar de ces figures de femmes supportant un brûle-parfums gravées par Marcantonio Raimondi (v. 1480 - v.1534) d'après Raphaël (fig.c). Le Primatice fut d'ailleurs l'élève puis l'assistant de Giulio Romano, un des plus talentueux héritiers du grand maître italien.
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