Pendentif en ivoire sculpté en fort relief... - Lot 111 - Pierre Bergé & Associés

Lot 111
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Estimation :
20000 - 30000 EUR
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Résultat : 36 400EUR
Pendentif en ivoire sculpté en fort relief... - Lot 111 - Pierre Bergé & Associés
Pendentif en ivoire sculpté en fort relief en forme d'écu à décor d'une jeune fille saisissant de la main droite la poignée d'une épée (?) portée en bandoulière et tenant un miroir de sa main gauche levée. Elle porte une coiffe en résille de perles (qui étaient en corail) avec des pendants latéraux de quatre rangées de perles encadrant le visage et un haut collier également en perles de corail ; ses poignets et ses chevilles sont entourés de cinq bracelets et son corps nu, marqué de scarifications, est orné à la taille d'une ceinture de perles ; les bords verticaux de la platine portent de chaque côté des serpents ; le pourtour est bordé de festons ajourés ; anneau fixé par une cheville au revers de la tête. Nigeria, Royaume du Bénin, peuple Edo, seconde moitié du XVIIe/début du XVIIIe siècle Hauteur : 15,5 cm - Largeur : 11 cm - Poids : 232 g (petits accidents aux pieds et manques aux anneaux festonnés de la partie inférieure) Provenance : acheté dans une vente publique dans l'ouest de l'Angleterre. Un rapport d'analyse par la méthode du carbone 14 réalisée par le Laboratoire CIRAM en date du 11 février 2021 sera remis à l'acquéreur (n° 0121-OA-55Z-1). Il conclut à une datation de l'ivoire entre 1639 et 1807 (36,6 % pour la période 1639 - 1688, 50,6 % pour la période 1730 - 1807) avec une probabilité de 95,4 %. Cet objet n'appartenant pas à un résident français, sa sortie du territoire n'est pas soumise à l'obtention d'un certificat d'exportation pour un bien culturel. Ouvrages consultés : Exposition Paris 2008, Ivoires d'Afrique, musée du quai Branly, cat. ; Expositions Vienne - Paris - Berlin - Chicago 2007/2008, Bénin - Cinq siècles d'art royal, Museum für Völkerkunde - Musée du quai Branly - Ethnologisches Museum, Staatliche Museen - The Art Institute of Chicago, cat. Très rares sont ces types de pendentifs réalisés en ivoire et très peu sont parvenus jusqu'à nous, ainsi cinq seulement sont connus dans le monde. Bien plus nombreux sont ceux en bronze. Ces ornements étaient utilisés pour fixer le noeud du tissu enroulé qui ceignait les hanches du roi ou celles de certains membres de sa famille, des dignitaires de la cour ou des hauts fonctionnaires du royaume. Il semble que seul le roi portait les ornements en ivoire lors de certaines célébrations. Bien que légèrement plus petit, ce pendentif est très comparable à celui conservé au Museum of Art de Boston également orné d'une figure féminine identifiée comme la reine mère, Iyoba, mère du roi régnant, seule femme ayant rang et autorité à la cour du Bénin. Elle est montrée frappant un double gond, à l'image des rituels lors de célébrations (inv. L-G 7.5.2012, fig.). Un autre visible au Museum of Art de Dallas, de composition plus complexe, représente l'Oba, roi du royaume du Bénin, entre deux hauts fonctionnaires de la cour (inv. 1994.201.McD., fig.b). Ici, il semble s'agir de la figuration d'une jeune fille vivant dans le palais de l'Oba. Portant de nombreux ornements, elle est nue, à l'exception d'un cercle de perles entourant ses hanches, arborant ainsi sa virginité par son absence de vêtements. Elle tient dans sa main gauche une “amulette miroir” destinée à protéger le Roi et la Reine mère en détournant les énergies spirituelles hostiles. Il est vraisemblable que des grelots étaient suspendus aux anneaux du pourtour de ces plaques décoratives comme on peut en voir sur des exemplaires en bronze. Fondé vers l'an 900, le royaume du Bénin s'est développé au XVe siècle pour atteindre une superficie équivalente à celle de la Nouvelle-Angleterre, avec plus de deux millions de sujets. Il est à l'origine d'un art particulièrement raffiné essentiellement dans le domaine de la fonte des métaux et de la sculpture de l'ivoire. C'est ainsi qu'il existait la guilde royale des fondeurs de bronze (Igun Eronmwon), maîtrisant parfaitement la fonte à la cire perdue, qui produisait nombre d'objets et de sculptures (plaques ornementales, sujets figuratifs, gongs, autels, cloches ...), et la guilde royale des ivoiriers (Igbesanmwan), travaillant principalement au service du souverain, qui nous ont laissés des objets très divers (salières, oliphants, couverts, boîtes, brassards, pendentifs ...) et que les cours européennes ont collectionnés depuis la Renaissance. Apparu parmi d'autres objets dans une petite vente en Angleterre, ce pendentif avait perdu toute identité. Lors des successions, il arrive encore que des objets se retrouvent ainsi dans des lots, rendus anonymes par le désintérêt des descendants du premier propriétaire. Il est possible que cet intéressant pendentif en ivoire ait fait partie - à l'image de nombre d'objets se trouvant dans des collections européennes - du butin du palais royal du Bénin après la conquête en 1897 du royaume par l'amiral Sir Harry Rawson. D'après le Barber Institute, plus de 2500 objets ont été envoyés en Angleterre dont 40% environ ont été acquis par le British Museum. “Certaines oeuvres ont é
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