Antoine de SAINT-EXUPÉRY.

Lot 228
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Antoine de SAINT-EXUPÉRY.
Réponse à Creyssel sur le mode P.J. Toulet. Sans lieu ni date [vers 1940]. Poème autographe signé "StEx.", 3 pages in-4 [26,7 x 20,5 cm] sur papier pelure, montées sur onglets: maroquin bleu nuit souple de Loutrel, chemise, étui. Long poème autographe inédit de Saint-Exupéry, illustré de trois dessins à l'encre dont deux portraits du Petit Prince. Il offre également des ébauches et notes autographes, au verso de deux pages - dont le fragment d'un texte en prose et des ébauches poétiques. Le poème s'adresse à l'avocat et député Paul Creyssel (1895-1975) dont l'auteur avait fait la connaissance à Casablanca en 1931. En juin 1940, ils devaient servir tous deux dans l'armée de l'Air à Alger, puis regagner la Métropole en août à bord du Lamoricière. Paul Creyssel jouissant d'excellentes relations à Vichy, Saint-Exupéry le sollicita afin de rencontrer le maréchal Pétain. Le rendez-vous eut lieu en octobre 1940: Saint-Exupéry se décida peu après à prendre le chemin de l'exil, alors que Paul Creyssel resta proche du régime - au point d'en diriger la propagande entre 1942 et 1943. Le poème, composé de 15 quatrains, chante, sur le mode humoristique, les terres lointaines et leurs belles étrangères: Zanzibar fait rêver aux palmes Au printemps, au soleil, Au paradis des golfes calmes Et des récits sans sommeil, Aux départs, aux longues absences qui n'ont d'autre motif que le regret un peu tardif Des livres de l'enfance, qui montraient, sous les cocotiers, Des formes étendues... Fallait bien, pour les savoir nues, notre instinct d' écoliers! [...] Avions nous tort? Je n'y crois guère J'ai, depuis, savouré Tant de ces belles étrangères, qui rendent un regret que l'on caresse aux fins de jours Puis que la nuit emporte... O Creyssel! J'aime tant la morte -saison de ces amours... Quelques notes autographes au verso se rapportent à la mission en Afrique du Nord, effectuée par l'auteur avec le groupe de reconnaissance 2/33. Deux dessins figurant sur la première page représentent le Petit Prince. Portrait en pied en haut d'une colline fleurie, les bras ballants (12,5 x 16 cm environ), surmontant le titre du poème; au verso, portrait de face occupant le coin inférieur droit (environ 9 x 9,8 cm). Au verso de la troisième page figure une tête de profil, aux nez et menton marqués (5,8 x 2,8 cm). Restaurations et traces de colle, avec perte de quelques mots, dues à la fragilité du papier.
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