Rare et importante tenture en cuir peint... - Lot 105 - Pierre Bergé & Associés

Lot 105
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Estimation :
20000 - 30000 EUR
Rare et importante tenture en cuir peint... - Lot 105 - Pierre Bergé & Associés
Rare et importante tenture en cuir peint en partie repoussé à la gloire de Marie de Médicis. A droite, la Reine en Pallas-Athéna est assise entourée de trophées tenant le sceptre de la main gauche; devant elle, au centre, une peintre, une palette dans une main, désigne un tableau ovale que montre une autre jeune femme représentant l'allégorie de la Justice avec la balance; sur la gauche, une femme, revêtue d'une robe jaune à motifs d'un semis de fleurs essaie d'éteindre les braises rougeoyantes d'un brasero. Bordure en cuir repoussé à décor de rinceaux fleuris sur fond or. Vallée du Rhône, Avignon, atelier de la famille Boissier, milieu du XVIIe siècle Hauteur: 298 cm - Longueur: 424 cm (quelques usures et manques notamment en partie gauche, pliures et restaurations) Provenance: Ancienne collection Maurice Fenaille, Paris Un remerciement tout particulier pour l'aide apportée par Jean-Pierre Fournier concernant l'iconographie de cette grande tenture et la situation géographique de son lieu de réalisation. Cette grande tenture est un des rares témoignages de peinture sur cuir des ateliers français du XVIIe siècle. L'historien d'art Jean-Pierre Fournet, auteur d'un remarquable ouvrage sur les cuirs dorés, a reconnu dans les bordures des motifs plus spécifiquement employés par les ateliers d'Avignon comme une grosse fleur polychrome évoquant la leuzée conifère ainsi que des glands reposant dans une coque. La facture de la peinture qui fait preuve d'une certaine naïveté fait plutôt penser à une oeuvre d'un peintre-cartonnier a qui était dévolu, dans les ateliers de tapisseries, la fabrication de grandes toiles qui servaient de modèles à grandeur d'exécution du tissage à effectuer. Dans sa robe rouge et son manteau fleurdelisé, la figuration de Marie de Médicis rappelle le célèbre portrait de la reine triomphante peint par Rubens pour son Palais du Luxembourg. Ici, Marie de Médicis est davantage représentée en Pallas-Athéna, déesse de la sagesse et des arts qu'en Bellone, déesse de la guerre. La présence des allégories féminines, les quatre vertus cardinales, viennent éclairer ce message. A l'origine, elles devaient être en effet quatre, la Force placée à l'extrême gauche, surmontée d'un lion debout sur un piédestal, ayant disparue, victime d'un découpage pour réserver le passage d'une porte. On reconnait cependant, au centre, la Prudence dont l'attribut est généralement un miroir qu'elle tend. Ici l'auteur de la toile a choisi d'introduire avec habileté la Justice, à la place du reflet du portrait de la Reine; la Tempérance, autre vertu cardinale, verse de l'eau sur les braises d'un réchaud montrant comment éteindre les feux de la luxure. La femme mise en valeur tenant avec sa palette personnifie quant à elle l'Art pour indiquer que Marie de Médicis était réputée pour être une grande protectrice des arts. Ouvrage consulté: J.P. Fournet, Cuirs dorés « Cuirs de Cordoue » - Un art européen, Ed. Monelle Hayot, 2019.
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