GIDE, André.

Lot 1457
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GIDE, André.
Découvrons Henri Michaux. Sans lieu, 1941. Manuscrit autographe de 17 ff. in-4 montés sur onglets : maroquin vert, plats ornés d'un décor abstrait composé de rubans ondulés de maroquin gris, noir, marron et fauve, formant de grands compartiments dont un orné de filets dorés horizontaux parallèles, et un autre décoré de filets dorés obliques parallèles s'entrecroisant, autour de ces décors ainsi que sur le dos figure un semé de points dorés, dos lisse, doublures bords à bords et gardes de box gris, tranches dorées, chemise à dos et bandes à recouvrement de maroquin vert, étui (Semet et Plumelle). À la date de 1941, Henri Michaux s'est réfugié dans la zone Sud, assigné à résidence en tant que citoyen belge. La notoriété du poète recouvrait un désert. Elle connut un tournant à la faveur du retentissant Découvrons Henri Michaux. Ce n'est que vingt ans plus tard que son oeuvre trouva un large écho. Précieux manuscrit autographe de la conférence sur Henri Michaux que Gide devait prononcer à Nice le 21 mai 1941 ; il en fut empêché par la Légion française des Anciens combattants. Le manuscrit se compose de 17 pages écrites au recto de feuillets lignés ; on trouve également quelques notes au verso. Il offre de nombreuses corrections, ainsi que des passages biffés. En préface de l'édition originale parue en 1941, l'auteur précise : “La conférence que voici était faite pour être écoutée, non pour être lue. [...] Et je n'aurais pas songé à la laisser imprimer s'il m'eût été loisible de la prononcer le 21 mai, ainsi qu'il était annoncé. Cependant il me déplaisait que Michaux demeurât frustré ; d'où cette publication. Elle ne prétend à rien qu'à jeter un peu de lumière sur un poète remarquable, mais discret et, comme il sied, beaucoup plus amoureux de perfection que de gloire. Mon seul but est de le faire connaître à ceux qui seront dignes de l'aimer.” Manuscrit de travail, destiné à la conférence : il présente plusieurs différences avec la version imprimée. Ainsi le passage barré figurant aux pages 3 et 4 ; il s'agit d'une digression, utile pour la conférence mais inutile pour l'impression, concernant le problème de sa voix : “Une dernière raison, d'ordre toute pratique celle-là ; si depuis longtemps, très longtemps, je n'ai plus fait de conférences (à mon grand regret, car rien ne m'a plus amusé - non point les conférences des autres ; les miennes) c'est que je ne puis plus compter sur ma voix. Elle est sujette à de brusques défaillances et se fatigue très vite. Si donc j'ai choisi ce sujet de causerie, c'est qu'il comporte de nombreuses lectures...” L'autographe a été offert par André Gide à Henri Michaux lui-même. En témoigne la lettre autographe signée montée en tête (2 pages in-8), écrite le 30 mai 1941, soit neuf jours seulement après la conférence annulée : “Mon cher Michaux. Sans doute quelques échos de cette mémorable soirée vous seront-ils parvenus. Cent soixante démissions de légionnaires, le lendemain ! Ah ! je ne me suis pas embêté ! Il est fâcheux qu'on ne trouvât que si peu de livres chez les libraires de la région. (Je vais voir G. Gallimard cet après-midi et aviser avec lui.) On les demandera bien davantage si je publie cette conférence que la Légion m'empêche de prononcer (et dont voici le texte imparfait, ainsi que les quelques "addenda" qui doivent ouvrir la brochure)...” Michaux fit par la suite présent du manuscrit à l'un de ses amis les plus proches, le libraire-éditeur Jacques Fourcade (1904-1966). En tête figure le feuillet blanc sur lequel il a inscrit cette dédicace : A Jacques Fourcade // Si ce manuscrit de A. Gide sur // moi peut te faire plaisir, il est à toi. Superbe reliure mosaïquée de Semet et Plumelle. Provenance : Henri Michaux.- Jacques Fourcade. On joint un exemplaire de l'édition originale du texte en modeste reliure moderne de toile écrue.
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