Jules BARBEY d’AUREVILLY et Léon BLOY

Lot 74
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Jules BARBEY d’AUREVILLY et Léon BLOY
Les Quatorze stations du Salon, suivies d'un Récit douloureux [par Barbey d'Aurevilly]. Manuscrit de 20 feuillets calligraphiés recto-verso (le premier et les deux derniers blancs), signé de Léon Bloy, petit in-4 (191 x 145 mm), chaque page encadrée d'un filet rouge, reliure de l'époque en bradel vélin portant au premier plat, calligraphiée à l'encre rouge, la mention J. Barbey d'Aurevilly. Les OEuvres et les Hommes, filet rouge en encadrement sur les plats et au dos, tranches rouges, chemise, étui (reliure non signée mais de Gayler-Hirou). Très beau manuscrit autographe de Léon Bloy, superbement calligraphié par lui pour être offert à l'épouse du sculpteur et critique d'art Zacharie Astruc (1835 - 1907). Le texte est la copie d'un article élogieux consacré par Barbey d'Aurevilly à l'ouvrage d'Astruc, Les Quatorze stations du Salon (Paris, Poulet-Malassis, 1859), compterendu critique du Salon de 1859. Un récit douloureux porte sur Courbet et le rôle de la critique. Publié dans Le Pays du 1er novembre 1859, l'article de Barbey sera repris dans Les OEuvres et les hommes. Le manuscrit s'ouvre par un feuillet de dédicace signé de Léon Bloy : « Offert à Madame Astruc, par l'ami du Frédégondien, Léon Bloy ». Suit le titre, magnifiquement calligraphié avec une grande initiale enluminée, précédant quinze feuillets de texte. In fine, signature autographe Jules Barbey d'Aurevilly à l'encre rouge. Ce dernier a en outre porté quatre corrections autographes en rouge dans le texte. En 1875, le sculpteur Zacharie Astruc - qui deviendra Gacougnol dans La Femme pauvre - avait réalisé du Connétable un buste en bronze, aujourd'hui au Louvre. Cette effigie de son maître à penser enthousiasma Bloy au point de lui inspirer un poème en prose, La Méduse-Astruc (les yeux du modèle évoquant pour lui l'animal marin), panégyrique de Barbey, qui fut sa première tentative littéraire. Il en adressa le manuscrit à l'auteur des Diaboliques, qui l'annota, et l'ensemble, superbement calligraphié par Bloy, fut reproduit par un procédé polygraphique à une douzaine d'exemplaires adressés en septembre 1875 à autant de dédicataires, parmi lesquels déjà Mme Astruc. C'est donc deux mois plus tard, qu'ainsi entrés en relations avec le couple Astruc, Bloy adressait à Madame le présent volume, nouvel et double hommage des plus raffinés. A été jointe au manuscrit une lettre autographe signée de Léon Bloy à Madame Astruc, trois pages in-12 carré sur papier bleu, avec enveloppe timbrée, datée de Mardi, jour des morts 1875 (1) : il avait promis de lui amener Barbey le dimanche, mais celui-ci « n'est pas venu »... Plutôt que de lui « offrir de vaines et sottes excuses », il préfère lui « annoncer ceci » : Mon Maître bien-aimé, Mon Sagittaire adoré, L' éducateur de mon intelligence, Le convertisseur de mon âme, L' illuminateur et l' incendiaire perpétuel de mon imagination, Le pacificateur miraculeux des inquiétudes de mon esprit, Le Moqueur impitoyablement bienfaisant de mes ridicules qui sont sans nombre, Enfin celui pour qui je donnerais sans hésiter ma triste vie... Arrive demain mercredi. (1) Curieuse coïncidence (?), Barbey était justement né un 2 novembre, « jour des morts », circonstance qui marqua l'écrivain et sur laquelle il s'épanchera à plusieurs reprises (« Je suis réellement né le jour des Morts, à deux heures du matin, par un temps du diable. Je suis venu comme Romulus s'en alla, dans une tempête » (Lettre à Trébutien, 1er octobre 1851), l'introduisant même dans son oeuvre (La bague d'Annibal). Bien qu'ainsi placé sous le signe du Scorpion, Barbey, qui, comme on le sait, se souciait peu d'exactitude, se nommait lui-même le Sagittaire, « ce centaure lanceur de flèches ayant plus de panache, sans doute, pour le guerrier des lettres que fut le critique des OEuvres et les Hommes, sans compter qu'il désignait aussi l'homme blessé, victime du trait des autres, dans la vie courante comme en amour » (M. Lécureur. Barbey d'Aurevilly. Le Sagittaire, 2008) : Je me nomme le Sagittaire ! Je suis né sous ce signe et je le mets partout ! Et dans ce monde inerte, ennuyeux et vulgaire, J'aime à lancer ma flèche à tout (Disjecta Membra) Ensemble remarquable, témoignant des relations quasi-filiales qu'entretenaient le futur Mendiant ingrat et le déjà chenu Connétable des lettres. Bien que non signée, la reliure a très certainement été exécutée par Gayler-Hirou, le relieur favori de Barbey. Elle rappelle les reliures très semblables réalisées par lui sur des livres offerts par Alphonse Daudet à son épouse Julia. Jules BARBEY d'AUREVILLY et Léon BLOY En 1867, Léon Bloy, sans emploi, proche de la misère et songeant déjà à écrire, se présente à Barbey en lui demandant la permission de « le contempler ». Les deux hommes sont voisins, logeant tous deux rue Rousselet à Paris. Le premier n'a que vingt et un ans, le second cinquante-huit. « L'écrivain normand se fera aussitôt le men
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