Léon BLOY (1846 – 1917)

Lot 79
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Léon BLOY (1846 – 1917)
[Le désespéré]. Le Stabat des Désespérés. Manuscrit autographe sur papier titré « Le Stabat des Désespérés », cinq pages in-4 rédigées à l'encre noire au verso d'autant de feuillets montés sur onglets, relié en demi-maroquin noir avec coins, dos à nerfs portant le titre et la date en lettres dorées (H. Alix). Précieux manuscrit autographe complet de ce superbe texte, sans doute l'un des plus étonnants de toute l'oeuvre de Léon Bloy, formant le chapitre 68 et antépénultième du Désespéré. Cette diatribe hallucinée, ultime parenthèse au sein du roman, est un terrible cri de révolte et de haine jeté au visage des « riches ». En quelques pages, parmi les plus puissantes qu'il ait écrites, Bloy entonne « le cantique des modernes pauvres, à qui les heureux de la terre - non satisfaits de tout posséder - ont imprudemment arraché la croyance en Dieu. C'est le Stabat des désespérés ! » : « Ils se sont tenus debout au pied de la Croix, depuis la sanglante Messe du grand Vendredi - au milieu des ténèbres, des puanteurs, des dérélictions, des épines, des clous, des larmes et des agonies. Pendant des générations, ils ont chuchoté d'éperdues prières à l'oreille de l'Hostie divine, et, - tout à coup, - on leur dévoile, d'un jet de science électrique, ce gibet poudreux où la dent des bêtes a dévoré leur Rédempteur... Zut alors, ils vont s'amuser ! « Manger de l'argent ! Qui donc a remarqué l'énormité symbolique de cette locution familière ? L'argent ne représente-t-il pas la vie des pauvres qui meurent de n'en pas avoir ». Mais l'heure de la revanche approche, « car nous avons attentivement écouté les leçons de vos professeurs de chimie et nous avons inventé de petits engins qui vous émerveilleront [...] Les riches comprendront trop tard que l'argent dont ils étaient les usufruitiers pleins d'orgueil, ne leur appartenait absolument pas [...] Ils se tordront de terreur les Richards-coeurs-de- porcs et leurs impitoyables femelles, ils beugleront en ouvrant des gueules où le sang des misérables apparaîtra en caillots pourris ! » Le manuscrit, qui pourrait avoir servi à l'impression (indications au crayon en marge), présente le texte dans sa forme aboutie, conforme à quelques détails près à l'imprimé, avec de rares corrections typographiques au crayon rouge.
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