Léon BLOY (1846 – 1917)

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Léon BLOY (1846 – 1917)
Belluaires et Porchers. Paris, Stock, 1905. In-12 de XLI, 351, (1) pp., demi-maroquin rouge avec coins, dos à nerfs portant le titre et la date en lettres dorées, non rogné, tête dorée, couverture et dos conservés (Alix). Edition originale. Un des quinze exemplaires numérotés sur Japon, seuls grands papiers, le n° 10, paraphé par l'éditeur. Portraits photographiques de Léon Bloy et d'Ernest Hello, ici en double état, et fac-simile d'écriture de ce dernier. L'ouvrage est pour l'essentiel composé d'articles parus de mai 1884 à mai 1892, notamment dans Le Chat noir, Le Figaro et La Plume, dont Le cabanon de Prométhée (La Plume, septembre 1890), éloge de Lautréamont que Bloy fut le premier à considérer comme un écrivain capital. S'y ajoutent, en Introduction, une réflexion sur l'Art et le Beau qui compte peut-être parmi ses plus belles pages, en Epilogue un appel à la venue de nouveaux prêtres pour sauver le monde de la déchéance, enfin la reprise de deux plaquettes, Ici on assassine les grands hommes et Un brelan d'excommuniés, ce dernier texte consacré à trois belluaires, Barbey d'Aurevilly, Ernest Hello et Paul Verlaine. Jointe, montée en tête, la minute autographe corrigée d'une lettre adressée par Bloy à l'avocat belge Henry Carton de Wiart, datée du 19 août 1897 (une page in-8), le prenant à partie à propos du manuscrit de l'Introduction de Belluaires et Porchers. En 1888, Bloy avait rédigé ce chapitre d'introduction pour l'ouvrage qu'il projetait de faire publier sous le titre de Belluaires et Bouviers et il en envoya le manuscrit, à toutes fins utiles, à l'un de ses admirateurs, le jeune avocat belge Henry Carton de Wiart. Celui-ci, élu député en 1896, «crut faire plaisir à Léon Bloy en publiant cet inédit dans la revue catholique Durandal, un des organes du christianisme social dont il était un des plus brillants représentants » (M. Bardèche, Léon Bloy). Très irrité par cette initiative prise sans son autorisation, Bloy répliqua par cette lettre cinglante qu'il rendit publique en la publiant, d'abord dans une petite revue, La Trêve-Dieu, puis dans le Mendiant ingrat (page 366 de l'édition originale) : « Monsieur, on me fait lire dans la sotte revue Durandal, « l' Introduction » de Belluaires et Porchers dont je vous ai donné le manuscrit autographe, il y a 9 ans, alors que je vous croyais un ami [...] Cette main basse très belge sur le bien du pauvre confine à l'escroquerie, en ce sens que je me trouve privé par là d'un inédit qui pouvait un jour ou l'autre m'être profitable, et je ne savais pas que vous en fussiez à ce point ». La réponse ironique de Carton de Wiart a été publiée par Joseph Bollery dans sa biographie de Léon Bloy. De la bibliothèque Daniel Sicklès (IV, 1990, n° 1062).
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