HEINRICH VOGHTEER L'ANCIEN (DILLINGEN, 1490... - Lot 47 - Pierre Bergé & Associés

Lot 47
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Estimation :
200000 - 300000 EUR
HEINRICH VOGHTEER L'ANCIEN (DILLINGEN, 1490... - Lot 47 - Pierre Bergé & Associés
HEINRICH VOGHTEER L'ANCIEN (DILLINGEN, 1490 - VIENNE, 1556) L'Adoration des Mages Panneau, une planche non parqueté, peint au revers Hauteur : 110 cm Largeur : 82 cm Au revers : décor végétal d'entrelats de branche et de fruits En haut un phylactère en hébreu soutenu par des séraphins Daté 1518 en bas à gauche et une signature : Les initiales peuvent être lues comme "Henricus Satrapitanus", comme aimait à s'appeler (Emmendörfer 1998.).. Restaurations anciennes, craquelures Bibliographie : Trudy Battaille de Stappens de Nieuwenhove, "Ein verschollenes Meisterwerk von 1518 ist aufgetaucht ; Heinrich Vogtherr d. Ä. als Maler ; A lost masterpiece of Heinrich Vogtherr der Ä. dated 1518 resurfaces", brochure de 28 pages de 2008 (un exemplaire de cette étude très détaillée est au Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie de La Haye (library, n°187416), un autre est disponible à l'étude. C'est essentiellement par ses nombreuses gravures et ses écrits que Heinrich Vogtherr a été longtemps connu et étudié au 19 et 20e siècle. Comme la plupart des grands artistes de la Renaissance allemande, il était à la fois un peintre de retables, à l'occasion donnait des cartons de vitraux, un illustrateur de livres et un graveur. Son oeuvre pictural n'a été redécouvert que récemment, et notre tableau de 1518 est chronologiquement l'un des plus ancien d'entre eux à nous être parvenus (avec le Martyre de saint Érasme, Staatsgalerie Aschaffenburg, 1516). De 1514 à 1517 environ, Vogtherr a séjourné plusieurs fois à Leipzig. On suppose qu'il aurait étudié ou même travaillé à certains moments dans l'atelier de Lucas Cranach l'Ancien à Wittenberg (Saxe). Il revient à Augsbourg en 1518, dans le sud de l'Allemagne, au moment de la Diète. Deux ans plus tard, en 1520, il signe, ou plutôt il appose son monogramme, sur le contre-autel de l'église de Schwaigern, conservé au musée régional du Bade- Wurtemberg à Stuttgart (Württembergisches Landesmuseum); suivront, le Christ et la femme adultère, vers 1521, musée Wallraf-Richartz à Cologne, et deux fresques monumentales, le Jugement dernier, hautes de 8m, et l'Annonciation dans l'église de Bad Wimpfen, vers 1523, très restaurées vers 1870. Il semble qu'ensuite, il se consacre à la diffusion de la Réforme par ses activités d'imprimeur, ses gravures sur bois, ses écrits polémiques et ses cantiques, que par la peinture. La présence du calice et de l'hostie tenue par la sainte, montre une iconographie romaine, catholique, habituelle en 1518, mais on peut supposer que l'artiste ne les aurait plus représentés une fois devenu protestant. Par sa date précise, ce chef d'oeuvre de la peinture allemande se situe à un moment charnière de l'histoire politique européenne et de l'histoire de l'art. Fin 1517, Luther publie ses Quatre-vingts quinze thèses, qui mènent à sa rupture définitive avec Rome en 1521. Un an plus tard, la Diète d'Ausbourg, qui réunit les grands de l'Empire et les représentants des villes impériales, voit la présence dans la ville de notre peintre de l'empereur Maximilien, de Martin Luther qui doit s'expliquer devant le légat de Rome, mais aussi d'artistes tels que Albrecht Dürer, Bernard Strigel ou Hans Burgkmair. Durant la décennie 1510, les artistes allemands sont confrontés aux avancées récentes de la Haute Renaissance italienne et doivent réagir : on découvre ici une perspective géométrique et au second plan des palais, et les deux dômes, peut-être d'une synagogue, qui reflètent les constructions à l'Antique de la Péninsule. C'est dans ce contexte que notre Adoration des mages a été créée, diverses influences se croisent dans une formulation originale. On y perçoit, comme chez la plupart des peintres de l'époque, l'influence des gravures de Dürer, la représentation d'espèces animales précises, le type physique de la Madone s'apparente à ceux de Leonhard Beck d'Augsbourg, alors que les deux Saintes Catherine - tenant l'épée - et Barbara, élégantes et les angelots rappellent le monde de Lucas Cranach. Enfin, l'ouverture sur un paysage n'est pas sans évoquer l'école du Danube et Altdorfer. Expert : Cabinet Turquin
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