François de CHATEAUBRIAND

2 Lettres autographes, [juillet-août 1815], à la duchesse de Duras; 1 page petit in-4 et 3 pages in-4. Sur sa présentation au Tsar Alexandre, et les prochaines élections après la dissolution de la Chambre (Chateaubriand a été nommé président du collège électoral du Loiret). Ce mercredi soir [entre le 11 juillet et le 12 août]. «M. Lainé et moi désirons vivement être présentés à l'Empereur de Russie. Voulez-vous solliciter cet honneur auprès de M. le Cte de Wolkonsky? Le billet d'audience pourroit être adressé à M. le Vte de Ch., ministre d'état»... (CG III 687) [Orléans] Dimanche soir [13 août]. «Je n'ai point encore, chère soeur, ce qu'il faut pour mieux vous écrire; ma lettre en arrivant, ne peut être qu'insignifiante. Voici pourtant quelque chose d'important pour moi. Le Préfet [du Loiret, Alexandre de Talleyrand] est à Paris, et revient demain. [...] il se met sur les rangs pour être élu. Il résulteroit de là, que s'il n'est pas porté par un collège d'arrondissement, lui et moi en cas que nous fûssions tous les deux élus à Orléans, nous enlèverions au dépt ses deux places de députés, ce qui ne peut guères convenir à la ville. Cette concurrence deviendroit fâcheuse, et nous nous nuirions mutuellement; je lui proposerai un arrangement qui pourra obvier à tout s'il réussit. J'ai trouvé tout florissant et tranquille. On ne s'apperçoit pas du tout du passage des Prussiens. Les Bavarois, qui sont ici en petit nombre, se conduisent bien. Les communications sont ouvertes avec l'autre côté de la Loire [les armées fidèles à Napoléon occupaient encore la rive gauche]. J'ai été moi-même me promener en France ou en Corse, comme on dit ici. Nos soldats ont la cocarde blanche; et au milieu du pont il y a une cravate blanche de soie, avec une frange d'or, attachée au bout d'un bâton de pavillon. Je vois qu'on augmente beaucoup le mal à Paris, et il y a une telle disposition ici à reconnoître et à aimer le Roi, que le ministère aura grand tort, si tout ne va pas le mieux du mond