François de CHATEAUBRIAND

4 Lettres autographes, [octobre-fin 1815], à la duchesse de Duras; 7 pages in-8, 4 adresses (une lettre un peu salie). Sur son intervention à la Chambre des Pairs pour la loi sur les cris et écrits séditieux, et sur l'infirmerie Marie-Thérèse. [4 octobre]. «Je ne puis aller chez vous: j'ai ce soir Lainé et mes députés. Je crois que mon adresse passera à la Commission. J'ai vu Garnier; c'étoit celui dont j'avois le plus à craindre, et il est très bien. Y a-t-il quelque chose de nouveau pour notre affaire?» (CG III 731) Dimanche [5 novembre]. «Je me suis couché à 5 heures ce matin et relevé à 7. J'ai corrigé et travaillé partout. J'ai fait l'essai hier au soir sur mes pairs, chez moi. Il n'y a eu qu'un cri, et force larmes; voyez l'espérance sur une assemblée plus nombreuse! Je suis plein de courage à présent. J'ai fait droit à vos étoiles; je crois les avoir comprises. Je m'enferme ce matin. Je veux vous voir ce soir et demain pour achever vos corrections. Il faut que M. de Duras m'appuye et me donne ses voix pour le retranchement ou du moins pour l'amendement du 8ème article. [...] Voici une grande affaire: répondez tout de suite à ceci. Mde de Chat[eaubriand] va ce matin à onze heures chez Mde la Duchesse d'Angoulême pour son hôpital. Comment faut-il qu'elle soit habillée? Est-ce robe longue ou courte ou ronde? Est-ce manches courtes ou longues? Faut-il avoir le cou découvert? Un turban est-il bon pour coiffure? Répondez à cela ou je serai battu»... (CG III 735) [8 novembre]. «Vous ne m'avez point donné de vos nouvelles: je crains bien ce silence. Nous avons perdu hier la bataille. Tous les amis ont fait feu sur moi, jusqu'à Lally, M. de La Tour du Pin et Fontanes. Il a fallu me faire expier le succès de la veille: voilà ce que c'est en France que les vanités. Au reste mon indignation comme gentilhomme ne peut se calmer. Avoir plaidé la cause de la noblesse française devant elle, la voir porter le plus lâche jugement sur elle-même, abandonner le seul homme qui ait