François de CHATEAUBRIAND

3 Lettres autographes, la première signée «Francis», [28 mai-1er juin 1816], à la duchesse de Duras; 2 pages in-4, 3 et 3 pages in-8. Belles Lettres à Madame de Duras partie prendre les eaux à Vichy avec sa fille Clara, en compagnie de sa cousine par alliance Natalie de Noailles, alors que Chateaubriand commence à rédiger DE LA MONARCHIE SELON LA CHARTE. Paris 28 mai 1816. «Votre petit mot de Moulins m'est parvenu: je l'attendois avec impatience. Souvenez-vous de mes prédictions: vous reviendrez guérie, et nous n'aurons plus à nous occuper que de la manière de mieux passer nos jours: [et il cite Parny:] "mon vaisseau battu par l'orage, a regagné le port, et n'en sortira plus!" La tendre Barbarie [le duc de Richelieu] est très tendre pour moi; mais les idées de travers vont leur chemin; et il n'y a rien à espérer. Jugez en: on vient de nommer une Commission du Budjet pour l'année prochaine et Garnier est nommé de cette Commission! N'est-ce pas vouloir continuer la guerre? ils la veulent; nous la ferons. Je pars ce soir même pour la Vallée où je vais travailler à mes Considérations [première ébauche de De la Monarchie selon la Charte]: j'espère qu'elles seront sous presse dans quinze jours. Comment se porte l'autre malade [Natalie de Noailles]? Dites-lui mille tendresses de moi. Vous êtes deux singulières personnes: malgré tous vos défauts, vous valez mieux que tout ce que j'ai rencontré dans ma vie qui est au reste entièrement à vous. Ah! quand voyageronsnous? Quand fuirons-nous tout ceci? Ne m'oubliez pas auprès de la princesse Clara». Il signe: «Your poor brother Francis». (CG III 755) Jeudi [30 mai]. «Chère soeur je suis à la Vallée, tout seul comme le Père Aubry [dans Atala]! Je nage dans la joie; je suis venu pour travailler et je ne fais rien. Je soigne mes arbres, et suis dans une telle passion de mes pins que je me donne à peine le temps de dîner. Je vois mes vieilles hirondelles qui s'en iront cet automne: si elles vouloient m'emmener avec elles! mais je n'a