François de CHATEAUBRIAND

Lettre autographe, [2 août 1820], à la duchesse de Duras; 3 pages in-4 (qqs légers défauts). Au sujet d'attaques contre lui. «Je vous ai écrit. Je n'ai point encore de lettre de vous. Cela me fait de la peine, quoique vous en disiez. J'espère toujours pour vous dans les eaux le changement d'air et le voyage. J'aurois grand besoin de quitter Paris. Je m'affoiblis tous les jours d'une manière incroyable. Il semble que ma vie s'en va. Je m'arrangerois assez bien de cette façon de partir, car je ne souffre pas trop, sinon que je ne puis ni marcher, ni parler, ni écrire. Cela me rend indifférent à tout, excepté à votre santé, à votre bonheur, et à votre amitié. Je n'entends plus parler du reste. Voulezvous connoître la bonne foi des ministres? Les Lettres normandes soumises à la censure, viennent de m'attaquer de la manière la plus outrageante: on dit que je ne suis pas éloquent parce que je ne suis pas le vir bonus &c c'est-à-dire que je suis un malhonnête homme; on dit que je n'ai pas assisté aux séances de la chambre des pairs dans la discussion sur la contrainte par corps, et on m'associe aux deux pairs pour lesquels il y avoit des réclamations pour Lettres de change; et j'étois à ces séances, et je n'ai point de lettre de change! Tout le reste de l'article est de cette force et de cette bonne foi. Et cela au moment où les ministres parlent de leur envie de faire la paix, de se rapprocher des Royalistes! Ils ont jeté le gant; si je le relève et qu'ils crient, serace ma faute?»... (CG III 1062)