François de CHATEAUBRIAND

Lot 95
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François de CHATEAUBRIAND
4 Lettres autographes, [1er-5 avril 1822], à la duchesse de Duras à Paris; 1, 1, 2 et 1 pages in-8, 3 avec adresse et cachet cire rouge. Départ pour son ambassade à Londres. [1er avril]. «Que voulez-vous que j'y fasse. Votre portier est témoin que le ministre des affaires étrangères étoit chez moi. Il ne faut pas avoir d'amis ambassadeurs dans les temps d'événemens, lorsqu'on ne veut pas qu'ils se mêlent d'affaires. Après dîner je ne puis aller chez vous qu'à huit heures et pour un moment. Je pars cette nuit». (CG IV 1533) Mardi matin [2 avril]. «Il est huit heures. Je monte en voiture. Je vous écrirai de Calais et je reviendrai bientôt. Je voudrois ne vous avoir pas désolée hier, mais je vous jure que je n'avois pas été maître d'un seul moment. Je me suis couché à 3 heures ce matin. J'écrirai de Calais». (CG IV 1536) Calais mercredi 3 avril. «Me voilà à Calais dans cette ville où j'ai passé il y a 22 ans Vous ne sauriez croire ce que j'éprouve en songeant à tout ce qui m'est arrivé depuis cette époque, et à cette destinée qui me renvoie ambassadeur dans un pays d'où je suis sorti pauvre émigré, bien obscur, bien malheureux. Pourtant je ne suis pas sans quelque vanité d'avoir fait moi-même cette destinée; je ne l'ai due qu'à ce que je portois au-dedans de moi, lorsque j'ai passé ici. Je ne vous connoissois pas alors; et voilà un bien qu'on ne peut du moins m'ôter. Je m'embarquerai demain à 9 heures du matin pour Douvres; le temps est très beau. Mon étoile de voyageur me suit». (CG IV 1538) Vendredi matin 5 [avril]. «Me voilà à Douvres. J'ai eu une traversée de 11 heures par un calme presque continuel. Vous ne sauriez croire ce que je sens et souffre presque en me retrouvant sur cette terre où j'ai commencé pire que à vivre. Je pars pour Londres». (CG IV 1540)
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