François de CHATEAUBRIAND

Lettre autographe, Vérone 16 novembre [1822], à la duchesse de Duras; 4 pages in-8. Belle lettre du Congrès de Vérone, évoquant son ancienne maîtresse Natalie de Noailles. «On nous annonce un courrier pour Turin d'où nos Lettres pourront passer en France. [...] J'ai vu hier Gentz près de deux heures et demie. C'est un homme tout à fait au-dessus des autres, et très supérieur. Je m'entends très bien avec lui. La Ctesse Tolstoï part lundi pour Paris et Mathieu [de Montmorency] mercredi ou jeudi [...] Nous serons libres dans les premiers jours du mois prochain. Vous me faites deux reproches que je ne mérite pas. Vous dites que je ne vous ai pas dit un mot de N. [Natalie de Noailles, devenue folle] Pourquoi me presser sur ce point? Si je répondois, je répondrois trop. J'achèterois son bonheur au prix du mien. Je voudrois être sa garde et je m'enfermerois avec joie avec elle le reste de mes jours pour veiller à son lit de douleur et la soulager. Au nom du Ciel finissez sur cet article! Même injustice pour Henry [de Rauzan]. J'ai vingt fois parlé à Mathieu. Celui-ci ne quittera pas Vérone que je n'aie la lettre officielle. [...] Pozzo veut partir avec Mathieu. Il est tout flamboyant pour la guerre. Il veut aller réchauffer les royalistes les plus exaltés de la Droite. Il n'est pas de mes amis». (CG IV 1894)