François de CHATEAUBRIAND

6 Lettres autographes, [1825?], à la duchesse de Duras; 8 pages et quart in-8, 2 adresses (une lettre un peu salie). Lettres inédites. Dimanche [20 mars?]. «J'attends La Borie qui veut me voir. Je ne puis aller chez vous. J'ai frisé la borne à la chambre et si vos amis étoient venus je passois. Mais quelle bassesse! Me préférer Cadore qui a livré le Roi d'Espagne à moi qui l'ai délivré! à moi émigré, défenseur éternel de l'émigration! Quels royalistes!» Lundi soir 8 h ½ [26 décembre]. «Jettez un coup d'oeil rapide et renvoyez-les moi demain matin de bonne heure. N'oubliez pas aussi d'envoyer ma lettre à Mlle Gay. Comme Mde Pasta a chanté». Mardi 4. «Je suis resté pour la nomination de la première commission (les sacrilèges) il n'a pas été question de moi. Je ne sais ce qui est arrivé pour les autres commissions mais aux noms qui étoient dans toutes les bouches, des fanatiques et des imbécilles, je pense qu'il n'aura pas été davantage question de moi. J'ai entendu des choses qui m'ont fait horreur. La maladie de Mde de Ch[ateaubriand] m'offroit un prétexte plausible de retraite et je crois que ma dignité étoit de paroître mais de n'avoir pas l'air d'être là pour nommer M. de La Bourdonnaye, M. de Villefranche et tous ces hommes qui demandent qu'on coupe le poing &c»... Samedi 4. «J'ai des choses assez curieuses à vous dire. Vous savez déjà que le Roi a été très gracieux pour moi, mais c'étoit par suite d'une chose que je ne savois pas et que j'ai apprise ici: tout cela en dernier résultat n'aboutira à rien. Je vous conterai aussi mon voyage avec Villèle depuis l'archevêché jusqu'à l'autel. Villèle est fort triste; il a certainement quelque chose»... Ce samedi matin. «Je ne sais rien du tout, sinon les nouvelles colères de M. le Prieur contre les mécréans qui pensent que l'ordonnance sur St Domingue auroit dû venir aux Chambres. Il n'y a pas un chat à Paris et je ne vois personne. Si c'est le désir que j'ai de vous voir qui peut vous encourager à venir, vous devez avo