Astolphe de CUSTINE (1790-1857)

Écrivain et voyageur 7 Lettres autographes (dont 2 signées), [vers 1814-1818], à la duchesse de Duras; 20 pages in-8, la plupart avec adresse (légères salissures à 2 lettres, 2 petites déchir. par bris de cachet). Belle correspondance à l'amie de sa mère, qui faillit devenir sa belle-mère [en février 1818, Astolphe rompit ses fiançailles avec Clara de Duras]. Dimanche [1814]. Il est venu répondre aux mauvaises plaisanteries d'hier: «je suis bien aise seulement que vous sachiez que j'ai raison. [...] Savez-vous aussi que ce que j'ai désiré toute ma vie, c'étoit de rencontrer quelqu'un qui me connût?»... Mercredi soir [fin 1814?]. Retenu par M. de Boufflers, qui est souffrant, il remercie la duchesse d'avoir pensé à lui pour le bal de Lord Wellington: «je serai bien heureux de profiter d'une occasion de vous voir dans votre élément: chez celui qui porte la gloire comme si ce n' étoit rien». Il va lui envoyer l'abbé Faria: «c'est un des meilleurs moyens de vous dégoûter du magnétisme; ce qui me fait peur pour un pauvre magnétisé comme moi»... 27 mai [1815]. Longue lettre sur les événements, sur Sismondi et Benjamin Constant: «Je ne sais s'ils sont à pendre ou à lier. Si c'est de la folie elle est bien plate; c'est le délire de la prose. En tout cette dernière révolution me paroit la parodie de toutes les autres. Voilà comme la providence instruit les hommes, elle leur permet d'outrer le mal au point que les plus aveugles en sont révoltés. Nous devrions l'imiter pour écrire l'histoire, et faire une collection de caricatures de tout ce qu'on a vu depuis un an [...] C'est le seul moyen de peindre fidèlement une époque qui a détruit tout prestige, trompé toute espérance, achevé tout enthousiasme et dégoûté du monde le monde lui-même. [...] Mme de Staël dit que le congrès [de Vienne] passera en proverbe comme absurdité, et cette assemblée ajoute Schlegel est la banqueroute des Rois. C'est surtout pour l'Allemagne qu'elle aura des conséquences funestes. L'état de ce pays est