APHRODITE GÉNITRIX. Statuette acéphale représentant... - Lot 179 - Pierre Bergé & Associés

APHRODITE GÉNITRIX. Statuette acéphale représentant Aphrodite debout, gracieusement déhanchée, en contrapposto conçu sur l'inclinaison inversée des épaules et des hanches; la jambe droite est en léger retrait. Elle retenait de la main droite, un pan de son vêtement; de l'autre elle tenait la pomme de Pâris qui avait proclamé son éclatante beauté. Le dévoilement de l'épaule et du sein gauches magnifie la sensualité des courbes de la déesse affleurant sous la tunique au drapé mouillé, révélant une nudité sousjacente plus qu'elle ne la cache; tous les plis convergent vers le triangle de son sexe. Marbre. Lacunes visibles, nettoyage de la surface. Fin de l'Époque Hellénistique ou début de l'Époque Romaine, d'après un modèle grec du Ve siècle av. J.-C. H_36 cm Ancienne collection particulière, avant 1970. Collection particulière. L'oeuvre présentée ici est une réplique fidèle de l'Aphrodite Génitrix, en bronze, due au ciseau du maître athénien Callimaque, vers 400 av. J.-C. L'artiste, créateur du chapiteau corinthien, a su donner grâce et austérité à la déesse qui garde le souvenir de Phidias, et a retenu le contrapposto polyclétien, inventé au milieu du Ve siècle. La statue était tellement admirée, qu'en 48 av. J.-C., Jules César, avant la bataille de Pharsale contre Pompée, fera le voeu d'élever un temple à Vénus Génitrix, avec une statue de la déesse réinterprétée par Arcesilaus, dont il prétendait descendre par l'intermédiaire d'Énée, fils de la déesse. Ce temple est encore visible au sein du Forum romain. Quelques statues conservées témoignent de la grande renommée du chef-d'oeuvre de Callimaque; la plus célèbre est celle du musée du Louvre, fleuron de la collection d'antiques de Louis XIV. Le dénuement du sein gauche et la nudité sous-jacente sous le drapé mouillé, sont dans l'art grec, un premier pas vers le dévoilement de la femme que les artistes n'oseront vraiment qu'au siècle suivant avec Praxitèle