SUCHET LOUIS-GABRIEL (1772-1826)

Lot 233
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SUCHET LOUIS-GABRIEL (1772-1826)
Lettre autographe signée, 3 pages in-4 Voltaggio, « le 29 à 8 hs du soir an 7 » (16 août 1799). Adresse autographe et cachet de cire. En-tête à son nom et grade (Suchet ayant été promu le 10 juillet précédent, il a remplacé le mot « Brigade » par « Division » ). « L'OMBRE DE JOUBERT ME POURSUIT PARTOUT... JE N'AI PAS ENCORE PU PLEURER. J'AI LE COEUR GROS... ». Emouvant document historique écrit quelques heures après la sanglante bataille de Novi où le général Joubert trouva la mort ! Suchet confie sa douleur à son frère cadet, le futur maréchal Gabriel Suchet (1773- 1835). « ... Je sens vivement la perte que j'ai faite elle sera peut-être plus fatale à la Républ.[iqu]e qu' à un seul homme, auquel la mort est devenue un besoin. Mes voeux n'ont pas été exaucés et je vis encore pour me rappeler sans cesse et mon ami, et le Républicain vertueux... Crois-le bien... je n'aurai de longtemps de repos : l'ombre de Joubert me poursuit partout j'ai trop possédé sa confiance, j'ai trop reçu ses épanchements, j'ai trop connu quels sentiments le dirigeaient... Je n'ai pas encore pu pleurer. J'ai le coeur gros et c'est dans tes bras que je me réserve de me livrer... ». Suchet pense pouvoir se rendre bientôt à Paris il a déjà informé le Directoire de « ... l'affreux événement ... consolez-vous ensemble, compagnons du brave Joubert, l'espérance de la Patrie. Elle le pleurera, mais ne le remplacera pas... J'ai ordonné que le corps de mon ami fût embaumé, et conduit en France. Veille à ce que cette disposition s'exécute et dis à tous les aides de camp de Joubert que je suis encore ici pour les servir de tout mon coeur... ». N'étant pas en état d'écrire à ses amis, Suchet charge son frère de cette pénible tâche. A Novi, au Sud-Est du Piémont, Joubert avait affronté le 15 août l'armée austro-russe qui avait envahi l'Italie. Il fut tué dans la bataille et Moreau dut donner l'ordre de la retraite. L'Italie était dès lors perdue pour les Français.
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