[BERNARD (Émile)].

Recueil de dessins originaux pour illustrer le Paradis perdu de John Milton. Sans lieu ni date [vers 1935-1938]. Grand in-folio, maroquin noir janséniste, dos à nerfs, étui (reliure moderne). Exceptionnel ensemble inédit de 66 grands lavis originaux d'Émile Bernard, signés pour la plupart ; ils étaient destinés à une édition illustrée du Paradis perdu de John Milton qui n'a jamais paru. 51 compositions de très grand format (37,5 x 29) ont été montées dans un album in-folio ; elles forment la suite des illustrations définitives telles que les avait choisies le peintre. On joint 15 compositions supplémentaires qui sont autant d'esquisses. Émile Bernard (Lille 1868-Paris 1941) aimait à se dire tout à la fois peintre, graveur, poète, écrivain et critique d'art. Entré à l'Académie Cormon dès l'âge de seize ans, il fut, avec Gauguin le co-fondateur de l'école de Pont-Aven. Ses écrits, sa correspondance avec Van Gogh, Cézanne et Gauguin restent une des sources de l'histoire de l'art. Quant à l'illustration des livres, elle constitue une part essentielle de son oeuvre gravé : près de 1'400 compositions gravées sur cuivre ou sur bois par lui-même. Cinq grands livres, aux compositions puissantes, ont été éditées sous l'égide d'Ambroise Vollard, pour les oeuvres de Ronsard, Baudelaire, Villon, L'Odyssée et Les Petites fleurs de Saint-François. Retenons aussi La Fin de Satan de Victor Hugo (1935) et deux ouvrages posthumes, Le Juif errant (Floury, 1945), Le Cantique des Cantiques (Grasset, 1946). Cf. les nº 486 et 569 de ce catalogue. 25 lettres autographes signées du peintre Émile Bernard adressées à Albert Natural, commanditaire de ce projet d'édition, accompagnent le recueil ; cinq d'entre elles ont été reliées. On joint douze doubles des réponses d'Albert Natural. Remarquable correspondance dans laquelle l'artiste rapporte les difficultés de son travail, son enthousiasme à la lecture du texte et son inquiétude quant à la mise en oeuvre de l'ouvrage. Il a relevé « au moins t