[DUPONT DE NEMOURS (Pierre-Samuel)].

Philosophie de l'Univers. Troisième édition. Augmentée de plusieurs notes et d'une Table des matières. Paris, Goujon fils, fructidor an VII (1799). In-8 d'un frontispice et 339 pp., reliure de l'époque en demi-basane fauve, plats de papier marbré, dos lisse orné de filets et fleurons dorés, tranches mouchetées. Beau portrait de Dupont de Nemours gravé par Cathelin d'après Ducreux en frontispice. Ouvrage composé par Dupont en 1792 alors qu'il se cachait, recherché par la Convention pour avoir tenté de protéger Louis XVI lors de la journée du 10 août. Il prend la forme d'une lettre et d'un hommage à ses amis intimes, Antoine-Laurent Lavoisier, guillotiné en 1794, et sa femme. Le principe de cette Philosophie est « celui qui avait servi de fondement à la morale stoïcienne et à la physiocratie, l'existence de lois providentielles dirigeant l'univers » (Schelle). Précieux exemplaire de la duchesse de Courlande portant sur le titre cet envoi à l'encre de Dupont : « A son Altesse Sérénissime Madame la duchesse de Courlande, avec les respects de l'auteur » et, au bas du faux-titre, l'ex-libris armorié de la bibliothèque de la duchesse. Veuve à 39 ans de Pierre de Courlande, mort en 1800 après avoir vendu son duché (en actuelle Lettonie) à la Russie, la duchesse Anna Dorothea (1761-1821), régna, entourée de ses quatre filles, sur une cour de personnalités et de poètes dans sa résidence de Löbichau, en Saxe, et à Berlin. Arrivée à Paris en 1809, elle devint, dans sa résidence du Château Neuf de Saint Germain en Laye, le centre d'une société hostile à l'Empereur et fut éloignée par lui en 1812. Lors de ce séjour, elle s'était liée avec Talleyrand qui utilisa ses services pour correspondre avec le tsar Alexandre. Elle sera plus tard présente à ses côtés au congrès de Vienne. L'une de ses filles, Dorothée, épousera le neveu du ministre, Edmond de Talleyrand-Périgord. Dos usé, restauration au mors supérieur, très légères rousseurs ou brunissures à quelques feuillets. Schelle, 64