CORBIERE, Tristan

Les Amours jaunes. Paris, Glady frères, 1873. In-12 (178 x 115 mm) de 1 frontispice, (4) ff., 345 pp., (1) f.: maroquin moutarde à la Bradel, dos lisse, initiales T et C de maroquin vert et rouge mosaïquées sur le premier plat, couvertures conservées, tête dorée, chemise, étui (relié vers 1890). Édition originale, tirée à 490 exemplaires. Elle est illustrée en frontispice d'un autoportrait que Tristan Corbière a dessiné et gravé à l'eau-forte. Un des douze premiers exemplaires tirés sur papier jonquille, seul tirage sur grand papier. Non numéroté, il est justifié et signé au crayon par l'éditeur: “Exemplaire d'auteur.” Unique recueil de Tristan Corbière, mort en 1875, à l'âge de trente ans. Il fut édité aux frais du père du poète auquel il est dédié. Le recueil passa inaperçu jusqu'en 1884, date à laquelle le nom de Corbière fut tiré de l'oubli par Paul Verlaine qui le classa parmi les Poètes maudits, aux côtés de Rimbaud et de Mallarmé. “Les Amours jaunes appartiennent bien à ces années de rupture - 1873, c'est aussi l'année de la Saison en Enfer et du Coffret de santal - qui, grâce au refus du discours musical ou architecturé, grâce à l'imprévu des inventions prosodiques et des trouvailles lexicographiques, fondent la modernité poétique de la fin du siècle” (En français dans le texte, n° 298, notice de Pierre-Olivier Walzer). Très bel exemplaire. La reliure rappelle les productions de Meunier, notamment celles qu'il réalisa pour le collectionneur Massicot. En dépit d'une infime déchirure au premier plat, les très fragiles couvertures, si souvent rétrécies ou abîmées, sont ici en très bel état. De la bibliothèque Charles Hayoit, avec ex-libris (cat. V, 2005, n° 46)